Samedi soir, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, l’Opéra de Montréal présentait la Cenerentola, de Rossini: une adaptation du conte de Cendrillon, de Charles Perreault. Dans une mise en scène de Joan Font, la coproduction du Houston Grand Opera, du Welsh National Opera, du Gran Teatre del Liceu et du Grand théâtre de Genève, Cendrillon a fait salle comble.
À propos de la plus récente œuvre au programme de l’Opéra de Montréal, j’écrivais que l’opéra c’est aussi du théâtre. Visiblement, Joan Font et moi sommes d’accord sur ce point. La mise en scène et la direction d’acteur que nous avons pu admirer hier, répondaient parfaitement à une joyeuse conception de l’opéra bouffa. Beaucoup de mouvement, mais pas d’étourderie, moult mimiques, mais point de caricatures, de nombreux effets bien calculés qui ne font jamais oublier la musique. Ajoutons à cela les costumes et les décors extravagants et réjouissants de Joan Guillén et nous avons tout ce qu’il faut pour mettre en valeur une intéressante distribution, dont trois des membres faisaient leurs débuts à l’OdM.
L’opéra c’est aussi du théâtre, disais-je, et parfois, c’est aussi de la danse. Une danse bien particulière que nous avons pu apprécier ce soir-là car ce sont les souris, personnages silencieux, mais très parlants de ce conte familial qui viennent enrichir l’œuvre de leurs mouvements parfois subtils et souvent rigolos. Cette pertinente drôlerie est le résultat du superbe travail du chorégraphe Xevi Dorca.
Le dernier opéra-bouffe composé par Gioachino Rossini, permet à tous les solistes de briller. C’est une œuvre généreuse et complexe qui passe continuellement du solo tranquille, au chœur énergique puis au « combat des solistes » : on ne s’ennuie pas une seconde. Tous les solistes ont effectivement brillé, mais s’il faut donner des palmes, dans l’ordre décroissant, remettons-les à Julie Boulianne, Vito Priante et Juan José de León.
En soutien à tous ces très bons chanteurs, l’Orchestre métropolitain et le Chœur de l’Opéra de Montréal, tous les deux parfaitement à la hauteur.
Vraiment, une soirée mémorable!
Distribution:
Julie Boulianne, mezzo-soprano, Angelina (Cenerentola);
Pietro Spagnoli, baryton, Don Magnifico;
Vito Priante, baryton, Dandini;
Juan José de León, ténor, Don Ramiro;
Lauren Margison, soprano, Clorinda;
Rose Naggar-Tremblay, mezzo-soprano, Tisbe;
Kirk, Eichelberger, basse, Alidoro;
Direction d’orchestre: José Miguel Pérez-Sierra.
À l’affiche encore pour trois soirs, les 14,16 et 18 novembre.
Photos: Yves Renaud
En complément:
Un commentaire
Pingback: Musique – Sensibilité et réunion de famille