Tout semble revenu à la normale dans la petite ville de Hawkins, aux États-Unis. Après les événements dramatiques de la première saison de la télésérie Stranger Things, diffusée l’an dernier sur Netflix, les habitants donnaient l’impression d’être passés à autre chose. Mais aux alentours de l’Halloween, l’Upside Down n’en a pas fini avec Eleven, Mike, Dustin, Lucas et Will…
Très attendue après le spectaculaire succès de la première saison, cette deuxième itération permet donc aux télévores de renouer avec la clique de garçons pas encore devenus de véritables adolescents et d’une jeune fille aux superpouvoirs étranges et inquiétants.
Toujours taraudé par des visions de la dimension maléfique d’où il avait réussi à s’échapper lors de la précédente saison, Will est incapable d’oublier le passé. Pire encore: une nouvelle entité gigantesque veut envahir notre monde pour en prendre possession. Première étape? S’emparer de Will, ce qui force les autres membres de sa bande, sa mère et le chef de police à replonger dans les profondeurs gluantes et mortelles de l’Upside Down, avec les secrets gouvernementaux que cela suppose.
Cette fois, la dynamique a un peu changé: l’État mène toujours d’étranges expériences avec le portail multidimensionnel se trouvant dans le sous-sol des Laboratoires Hawkins, mais nos protagonistes n’auront plus nécessairement à se battre contre une administration anonyme pour faire avancer le scénario. Il s’agira plutôt de comprendre ce qui affecte Will et de trouver des façons d’empêcher que l’entité maléfique s’installe à demeure à Hawkins.
Continuité, mais aussi changement dans cette deuxième saison de Stranger Things: on a certes droit à un retour de la dimension maléfique et de ses créatures dangereuses, mais l’action porte un peu moins sur la course aux informations face à un gouvernement qui veut taire l’affaire, et un peu plus sur la croissance personnelle des personnages. Les quatre garçons grandissent peu à peu, commencent à s’intéresser aux filles, mais il ne faut pas croire que la télésérie est devenue un teen movie, bien au contraire. On multiplie les références à Donjons et Dragons, à Star Wars, à E.T… Les créateurs de la série jouent allègrement sur la nostalgie, avec même un clin d’oeil à Jurassic Park, qui n’est pourtant pas de la même décennie que celle où évoluent nos héros.
Cette deuxième saison, c’est aussi celle de l’évolution d’Eleven. Recueillie par Hopper, le chef de police, elle devra apprendre à vivre avec un homme qui ne pensait plus devoir jouer le rôle de père, après avoir perdu sa propre petite fille. La jeune fille échappée des laboratoires de l’armée effectuera aussi d’autres découvertes majeures, mais évitons ici des divulgâcheurs qui gâteraient la sauce.
Tout est dans le tempo
Peu de temps après la mise en ligne de la deuxième saison, certains télévores en ont critiqué la lenteur relative; et s’il est vrai que les premiers épisodes sont relativement pauvres en action, a-t-on déjà oublié qu’il en était de même pour la première saison?
Et a-t-on véritablement envie, surtout, que les créateurs et scénaristes grillent toutes leurs cartouches dès le départ, avant d’étirer péniblement la sauce pour le reste de la saison.
Non, Stranger Things 2 n’est pas lente. L’action y progresse tout juste assez rapidement pour que l’on ait déjà envie d’écouter la prochaine partie, de cliquer sur cet aguichant bouton Next Episode.
Si la série n’est pas nécessairement excellente en tous points, elle est cependant particulièrement réussie: les personnages sont attachants, l’intrigue est prenante, la musique est judicieusement bien choisie… Que demander de plus? Une autre saison disponible immédiatement? Soyons sérieux! Sans la douce aigreur de l’attente, serions-nous aussi désireux de plonger corps et âmes dans un marathon d’une dizaine d’heures?
Tout est dans le tempo.
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