Une centaine de pages d’intensité, entre pulsions de vie et pulsions de mort; voilà comment on pourrait résumer le deuxième roman de Brigitte Haentjens, paru cet automne chez Boréal sous le titre Un jour je te dirai tout. Mme Haentjens, qui est beaucoup plus connue pour son travail de mise en scène, a déjà publié de la poésie et un essai sur sa pratique professionnelle.
Élisa et Olav se rencontrent sur une île nordique, loin de chez eux, tout à fait par hasard. Comme deux barils de poudre à la mèche bien sèche, ils vont s’enflammer à la première étincelle et se consumeront sans retenue durant dix jours. Les moyens et le vocabulaire utilisés par l’auteure pour décrire cette débauche de luxure sont presque aussi variés que les différents gestes et positions qui seront décrits avec force détails ou encore de façon plus poétique. Mais la poésie, on la retrouve surtout dans la description des paysages et des chemins empruntés par les protagonistes. Chemins qui semblent les mener au bout du monde, au bout d’eux-mêmes, sans pourtant qu’on en apprenne beaucoup sur leur histoire, sur leurs motivations, si ce n’est qu’Élisa semble enfin se libérer du joug de son père. Dans cette démonstration violente de son désir de vivre, elle fait un pied de nez à une enfance qu’un père tyrannique a tout fait pour éteindre.
La relation entre les deux amants sera aussi éphémère qu’elle a été intense. Mais Élisa y survivra. Voilà un roman, si on souhaite en profiter pleinement, à lire dans les bonnes dispositions.
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Un commentaire
Merci pour votre commentaire! A titre d’information j’ai déjà publié deux romans (blanchie, une femme comblée) et 3 pieces de théâtre a titre de co-auteur!