À l’instar du World Press Photo, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) se déroulant cette année du 9 au 19 novembre sont l’occasion de faire du rattrapage sur cette actualité latente trop peu couverte par les grands médias d’information.
Jour après jour, le patron de The Apprentice, Donald Trump fait de son mieux en tant que président pour brouiller la version officielle. Avec The Reagan Show, Pacho Velez et Sierra Pettengill observent les débuts de la politique spectacle. Cette version officielle attribue le rôle du bon cowboy au Congrès des États-Unis même si cette même instance a mis des bâtons dans les roues de la mise sur pied de l’Obamacare. Avec Did You Wonder Who Fired the Gun?, Travis Wilkerson nous plonge dans une enquête familiale sur l’histoire sordide de l’Amérique raciste.
L’autre Amérique sera également projetée en salles avec The Devil’s Freedom sur les violences extrêmes qui rongent le Mexique, The Other Side of the Wall sur deux jeunes contraints d’assurer la survie de leur famille après avoir quitté le Honduras et Destierros sur les migrants sud-américains.
La famille, thème très cher au premier ministre libéral du Canada, Justin Trudeau depuis son élection ainsi que pour son homologue provincial, Philippe Couillard depuis son dernier remaniement ministériel, le RIDM propose plusieurs documentaires pour y réfléchir. Birth of a Family de Tasha Hubbard révèle la tragédie des placements forcés en familles d’accueil de plus de 20 000 enfants autochtones entre 1955 et 1985. Les lettres de ma mère de Serge Giguère est une autobiographie et un portrait d’une femme symbolisant l’histoire rurale et ouvrière du Québec. Manic de Kalina Bertin tente de reconstruire un passé familial complexe et trouble.
Sans oublier les courts et moyen-métrage Braguino, One of the roughs, a kosmos, The Origin of Trouble et Dos Islas toujours au sujet de la famille.
Le travail demeure un impératif de plus en plus problématique à mesure que les inégalités entre riches et pauvres se creusent. La nouvelle section du RIDM « La bête humaine » propose cinq films qui explorent les liens complexes unissant les individus au milieu du travail. Le thème du travail n’est pas exclusif à cette section puisque Brexitannia donne la parole aux pro-Brexit. Timothy George Kelly va-t-il aborder le poids de l’euro dans les transactions financières de la City ou faire écho à la violence systémique dépeinte par le cinéaste Ken Loach dans I, Daniel Blake?
Dans un registre plus contemplatif, Ziad Kalthoum rend hommage aux travailleurs de la construction syriens réfugiés dans un camp en Jordanie avec Taste of Cement, alors que Pablo Álvarez-Mesa et Fernando López Escrivá décrivent la journée de travail de pêcheurs colombiens avec La Pesca.
Le RIDM est aussi l’occasion de faire des découvertes. Qu’importe la gravité marque les débuts en tant que cinéaste du photographe québécois Matthieu Brouillard à travers le portrait d’une amitié marqué par la maladie mentale et le handicap. Carcasse de Gústav Geir Bollason et Clémentine Roy observe une communauté islandaise unique en son genre. Nicolas Paquet part à la rencontre de lieux de rencontre uniques au Québec dans Esprit de cantine.
Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) auront lieu du 9 au 19 novembre dans des cinémas près de chez vous.
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