Dans le monde des simulations, rares sont les titres qui se concentrent sur un produit en particulier. On gérera un empire, mais beaucoup moins souvent un seul petit commerce. Voilà pourtant ce que propose Terroir: s’occuper de son propre vignoble, et tenter, ultimement, de devenir un nom incontournable du milieu.
Développé et édité par General Interactive Co., Terroir commence donc par nous offrir une parcelle de terrain sur laquelle il faudra faire pousser du raisin, puis le presser, le laisser fermenter, le mettre en barriques, pour finalement le faire goûter et le vendre.
En fait, une partie de Terroir commence par un petit tour du côté du tutoriel… et de ses 28 pages d’informations sur la culture du raisin, sa récolte, sa préparation et tutti quanti. Tutoriel que l’on nous répétera en partie, d’ailleurs, à mesure que nous effectuerons nos premiers pas dans l’industrie vinicole.
Sur un terrain magnifiquement épuré, aux sections ressemblant aux tuiles de Catan ou à tout autre jeu de plateau se servant de section hexagonales pour créer son aire de jeu, Terroir offre une expérience calme et relaxante. Un peu par la force des choses sans doute… Car une nouvelle partie sera effectivement synonyme d’attente: il faut bien que les raisins poussent, et puisqu’il est impossible, en début de jeu, d’acquérir une deuxième parcelle de terrain pour y planter une nouvelle vigne, le joueur en sera réduit à attendre que les fruits gagnent en taille et en saveur.
Commence alors un délicat jeu d’équilibre entre les éléments et les goûts des consommateurs. Chaque type de terreau permet de faire pousser une ou plusieurs sortes de raisin, qui peuvent ensuite donner un bon vin en fonction de l’équilibre précis de plusieurs caractéristiques. Entre la production de vin et l’alchimie, Terroir semble indiquer qu’il n’y a qu’un pas. D’autant plus que le hasard est particulièrement important. Qui sait, après tout, s’il fera beau, s’il pleuvra, s’il fera trop chaud ou trop froid, ou si un parasite infectera les vignes? Tout cela semble se produire un peu n’importe comment, sans possibilité de prévoir les choses à l’avance. Avec au final, un résultat qui peu aller du vin exceptionnel obtenu avec beaucoup de chance, à l’imbuvable pisse vinaigrée qui pourrait servir à décaper la peinture.
L’idée derrière Terroir a franchement du bon: la production vinicole est un domaine fascinant et plus que suffisamment complexe pour attirer les amateurs de jeux de gestion, ceux qui aiment gérer chaque petit aspect d’une chaîne de production. Pourtant, l’exécution laisse à désirer: l’interface n’est pas assez développée, le rythme est trop lent et l’impact trop important du hasard mène à des résultats trop souvent frustrants.
Difficile, dans ce cas, de recommander le jeu. Peut-être pour les mordus uniquement?