Plus de 40 millions de personnes dans le monde se trouvaient l’an dernier soumises à une forme d’esclavage moderne, c’est-à-dire en situation de travail forcé ou de mariage contraint.
Ce chiffre est sans doute en deçà de la réalité, estiment dans une étude conjointe inédite l’Organisation mondiale du travail (OIT), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le groupe de défense des droits de l’homme Walk Free Foundation.
Le rapport publié mardi estime à 24,9 millions le nombre de personnes en situation de travail forcé, dans des usines, sur des chantiers de construction, dans des fermes ou encore sur des bateaux de pêche. Ce chiffre inclut aussi les personnes contraintes de se prostituer. Le quart d’entre elles sont des enfants.
Environ 15,4 millions de personnes sont par ailleurs mariées contre leur gré. Plus du tiers d’entre elles avaient moins de 18 ans lorsqu’on leur a imposé le mariage. Il s’agit dans presque tous les cas de femmes.
« Le fait de parler de mariage est trompeur. Quand vous regardez ce qu’il y a derrière, cela peut également s’appeler de l’esclavage sexuel », estime Fiona David, directrice des recherches dans une antenne de Walk Free en Australie.
Ces formes d’esclavage moderne sont le plus répandues en Afrique, suivie par l’Asie.
Au cours des cinq dernières années, 89 millions de personnes ont subi ces nouvelles formes d’esclavage. « Les travailleurs forcés produisent la nourriture que nous mangeons, les vêtements que nous portons et nettoient les immeubles dans lesquels beaucoup d’entre nous vivons ou travaillons », peut-on lire dans le rapport.
Dans un autre rapport, l’OIT indique que 152 millions d’enfants ont été contraints à travailler, ce qui toucherait près d’un enfant sur dix dans le monde.
Outre les données fournies par l’OIM, le rapport est le fruit d’enquêtes effectuées dans 48 pays et d’interviews de plus de 71 000 personnes.