On pensait qu’il avait atteint les sommets avec Uncanny Valley, au printemps 2016. La rumeur courait même que l’artiste électro Perturbator ne lancerait plus d’album, après un parcours tout à son honneur. Le voilà pourtant qui tente une approche résolument différente avec New Model, rendu disponible en écoute sur YouTube lundi 4, et offert à la vente mardi 5 septembre, avant une édition physique lancée le mois prochain.
Quarante minutes après avoir lancé l’écoute, on continue de se poser des questions. Et cela vaut même pour la première, voire la deuxième reprise. Ce qui est clair, c’est que l’artiste, un chouchou du milieu outrun et de la musique électronique en général, a décidé de tracer un trait entre les oeuvres produites avant ce nouvel album, et les influences qui guideront sa carrière à partir de maintenant.
Là où Uncanny Valley laissait déjà présager d’une transformation, avec des rythmes parfois à un point tel mécaniques et artificiels qu’ils en devenaient oppressants, New Model plonge tête première dans un univers artificiel, un concentré d’existence numérique qui n’a d’humain que le créateur.
« J’ai voulu concevoir un album où une intelligence artificielle apprend à évoluer dans son environnement », a déclaré Perturbator lorsqu’est venu le temps de décrire les fondations scénaristiques de ce nouvel opus.
Oubliés, les thèmes des deux derniers albums, où l’on explorait fort agréablement les thèmes centraux de la thématique outrun et synthwave – robots, couleurs néons et rétrofuturisme. New Model est froid, à la fois calculateur et impulsif, presque rageur, avec des sonorités tenant autant de la machine-0util que du mégacalculateur des oeuvres de science-fiction d’il y a quelques décennies, lorsque l’ennemi des héros humains était représenté par des diodes sur un tableau et une voie désincarnée.
En poussant l’analogie un peu plus loin, on pourrait certainement imaginer que les pièces de New Model auraient retenti entre les circuits de Hal si c’était l’ordinateur, et non David, qui avait plongé dans le portail extraterrestre de 2011: l’odyssée de l’espace.
Au-delà de ces considérations purement artistiques, l’album tient-il la route? Les amateurs de musique outrun qui espéraient une nouvelle fournée de dames courtement vêtues et de lasers fluo seront déçus.
Pourtant, en s’éloignant des sentiers battus et en prenant des risques, Perturbator démontre qu’il est certainement capable de se renouveler. Avec ses allures plus expérimentales que commerciales, sans toutefois oublier ses racines, New Model est un disque solide qui s’écoute non pas en sourdine, comme bien des titres du genre, mais qui nécessite une attention particulière… en plus de susciter une réflexion une fois que les 40 minutes seront écoulées. On nous sort de notre zone de confort, et l’on en redemande, pardi!
2 commentaires
Cette claque … popopopo
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