On parle beaucoup de Houston, mais pendant ce temps, en Inde, au Bangladesh et au Népal. La saison des pluies a déjà fait plus de 1200 morts, et les dégâts se sont intensifiés cette semaine.
L’une des plus grandes métropoles du monde, Mumbai —18 millions d’habitants incluant ses banlieues — était décrite mardi et mercredi comme « paralysée » par des pluies diluviennes qui ont provoqué les pires inondations en plus d’une décennie. C’est pourtant la saison des pluies là-bas — la mousson, qui dure de juin à septembre —, mais les précipitations des derniers jours ont fait tomber l’équivalent d’un mois de pluie en moins de deux jours — transformant en rivières les rues de la capitale financière de l’Inde.
Le fait qu’il s’agisse de la capitale financière et d’une des villes les plus riches de la région a toutefois permis des comparaisons avec Houston : dans les deux cas, une croissance urbaine rapide a contribué à la catastrophe. Mais à Mumbai, la mauvaise planification est plus facile à pointer du doigt, parce que la saison des pluies ramène chaque année les mêmes risques d’inondations, sans que des réformes significatives n’aient été entreprises depuis les inondations majeures de 2005.
Mais la catastrophe de cette année n’a pas commencé cette semaine, ni ne s’est limitée à Mumbai. Dans le reste de la partie nord du sous-continent indien, ce sont quelque 40 millions de personnes qui ont été déplacées depuis juin par des glissements de terrain, des champs submergés, des routes endommagées et des pannes d’électricité. Parmi eux, plus de 7 millions au Bangladesh.
Ce dernier pays n’est pas seulement l’un des plus pauvres du monde, c’est aussi celui que les basses terres exposent le plus à la hausse du niveau de l’Océan Indien et aux cyclones. Le Croissant-Rouge estime que 30% du territoire du Bangladesh a été affecté ou ravagé par les inondations depuis juin, et près de 700 000 maisons détruites. Cela signifie des récoltes entières disparues, des fermiers qui ont tout perdu et des millions de réfugiés sur les routes ou dans des camps: autant de fardeaux supplémentaires pour un pays dont l’économie fragile est très dépendante de sa culture du riz.