Il suffit de se faire demander de trouver un jeu pour deux personnes ne comportant pas de combats pour devoir faire travailler ses neurones. Heureusement, il existe des solutions comme Trambahn, un jeu de planification d’un réseau de transport en commun, pour satisfaire amplement ce besoin de pacifisme.
Né de l’imaginaire d’Helmut Ohley, édité par Lookout Games et distribué en territoires francophones par Funforge, Trambahn est, à l’instar de son nom, lié au monde de la planification ferroviaire. En tant que gestionnaires de réseaux de tramways à Munich, à la fin du 19e siècle, les deux joueurs devront se livrer une chaude lutte pour développer leurs stations pour maximiser leur total de points de victoire, tout en s’assurant de disposer des fonds nécessaires pour procéder à l’expansion obligatoire et en jouant de façon suffisamment stratégique pour éviter que l’adversaire ne profite trop de ce qui passait d’abord pour un bon coup.
Au centre de ce jeu de cartes, on retrouve la carte Station, qui fait à la fois office de marqueur du temps de jeu qui passe, de monnaie, de partie intégrante des lignes de tram et d’indicateur du nombre de points de victoire qui pourraient être ajoutés au total d’un joueur.
Cela peut paraître complexe, et la lecture des règlements suscite effectivement quelques questionnements, mais les deux ou trois premiers tours auront tôt fait de faire disparaître quelque confusion que ce soit. L’idée est simple: pour accumuler des points de victoire, il faut créer des « lignes » de transport en mettant de côté des cartes Station d’une même couleur, et ce dans un ordre croissant. Pour que cette ligne soit « validée », il importe d’y adjoindre un tramway, tramway qui coûte de l’argent. Cet argent est obtenu en décidant, pendant un tour, de ne pas utiliser une carte Station comme faisant partie d’une ligne de tram, mais plutôt en la retournant et en l’ajoutant à la pile… hé bien, à la pile des cartes Station servant déjà d’unités de monnaie.
Pour corser les choses, chaque joueur a l’obligation, au début de son tour, de faire progresser le jeu en ajoutant une carte de la couleur et de la valeur de son choix à l’une des quatre terminus existants. Une fois qu’un terminus comporte quatre cartes de sa propre couleur (peu importe leur valeur), le joueur ayant placé cette quatrième carte compte le nombre de cartes Station de cette couleur, accompagnées d’un tramway, qui se trouvent devant lui. Mais surprise! L’adversaire compte lui aussi ses points liés à des cartes de cette couleur. Il faudra donc faire preuve de stratégie pour tenter de prendre son opposant de court et déclencher des « phases de score » dans une couleur où les lignes de l’autre sont moins bien développées.
Ce même type de calcul stratégique prévaut vers la fin du jeu: une fois que la 10e phase de score est déclenchée, les joueurs comptent leurs points une dernière fois – si nécessaire, bien entendu. On additionne ensuite les points obtenus lors de toutes les phases de score, et voilà! Le jeu prend fin et le joueur ayant obtenu le plus de points remporte la partie.
Jeu relativement simple, Trambahn offre une documentation bien détaillée, présentée dans un français irréprochable. Pour le reste, le matériel fourni se limite aux diverses cartes cartonnées et recouvertes d’un vélin, et à un bloc de papier permettant de noter le pointage. Le matériau des cartes à jouer semble correct, sans plus. On aurait apprécié que des élastiques soient fournis pour éviter que les cartes ne s’éparpillent dans la boîte, une fois les emballages en plastique retirés, mais c’est là un inconvénient tout à fait mineur.
Trambahn est tout à fait recommandé comme titre léger, mais efficace. À essayer!