Le problème avec Aftermath, c’est que tout dégénère lentement, mais sûrement. Poussant une idée intéressante en un bordel de ridicule qui ne rend pas justice aux nombreux talents qu’on a voulu exploiter. Cela rend l’écoute intrigante, mais pas nécessairement gagnante pour ceux qui oseront insérer le DVD dans un lecteur.
Elliot Lester est loin d’être un réalisateur inintéressant. Favorisant une approche plus sombre et intimiste, il s’intéresse davantage aux travers de la mentalité humaine qu’aux situations et aux actions qui peuvent tournoyer autour de ses personnages. Son Blitz avait ici et là de l’intérêt, alors qu’il en a épaté plus d’un avec Nightingale.
Avec Aftermath, il part d’un fait divers et pousse Arnold Schwarzenegger à exploiter son côté beaucoup plus profond et émotif qu’il avait dévoilé avec surprise dans le bouleversant Maggie. On y raconte l’histoire d’un père de famille qui perd sa femme et sa fille enceinte dans un tragique accident d’avion.
Sans ressources et psychologiquement atteint, il devient rongé par un désir de vengeance qui le pousse à trouver en le contrôleur aérien de cette nuit-là, la clé de toutes ses souffrances, ne faisant qu’une bouchée de Scoot McNairy laissé à lui-même dans un rôle qu’on se force à ne pas développer.
Malheureusement, avec une prémisse qui évoque Taken en plus de mettre aussi en vedette Maggie Grace, le film finit par se perdre dans son montage aléatoire, n’en déplaise aux jolies compositions moroses et mélodiques de Mark D. Todd. C’est que le scénario de Javier Gullón est certes moins abstrait que le Enemy qu’il a fait avec Denis Villeneuve, mais il est à l’inverse beaucoup trop explicatif et forcé.
Les ficelles sont tirées grassement et on finit par ne plus comprendre les motivations du protagoniste qui s’entête avec une idée plus ou moins faussée de la réalité. Ce, jusqu’à une chute carrément absurde qui poussera en une conclusion encore plus ridicule.
Tout cela est dommage puisque Aftermath était rempli de belles promesses. Il aurait seulement dû se concentrer sur le thème toujours intéressant du deuil et y créer quelque chose de plus ambitieux qu’une simple vengeance à l’américaine.
4/10
Aftermath est en DVD et Blu-ray via VVS Films depuis le 6 juin dernier.