Un test de reconnaissance des odeurs pourrait permettre de suivre l’évolution de la maladie d’Alzheimer avant l’apparition des symptômes. Voilà du moins ce qu’affirment des chercheurs de l’Université McGill dans le cadre de travaux récemment recensés.
« Malgré tous les travaux de recherche réalisés dans ce domaine, les scientifiques n’ont pas encore trouvé un traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer », souligne le Dr John Breitner, directeur du Centre d’étude sur la prévention de la maladie d’Alzheimer du Centre de recherche de l’Institut Douglas et coauteur d’une étude sur le sujet publiée récemment dans la revue Neurology. « Toutefois, si nous pouvions retarder l’apparition des symptômes de cinq ans seulement, nous pourrions réduire de plus de 50 % la prévalence et la sévérité de ces derniers. »
Selon l’Université McGill, quelque 00 personnes âgées de 63 ans en moyenne et à risque de développer la maladie d’Alzheimer (car un de leurs parents en avait souffert) ont été soumises à des tests à choix multiple consistant à gratter et à sentir des timbres odorants afin de reconnaître la gomme balloune, de l’essence ou du citron.
Cent sujets s’étaient par ailleurs portés volontaires pour subir régulièrement des ponctions lombaires afin de mesurer les concentrations de diverses protéines liées à la maladie d’Alzheimer dans le liquide céphalorachidien.
Les chercheurs ont ainsi découvert que les sujets qui avaient le plus de difficulté à reconnaître les odeurs étaient ceux dont les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer étaient les plus anormaux.
« Pour la première fois, des chercheurs ont pu démontrer clairement qu’il existe un lien direct entre la perte de la capacité à reconnaître les odeurs et les biomarqueurs qui témoignent de l’évolution de la maladie », affirme Marie-Elyse Lafaille-Magnan, doctorante à l’Université McGill et auteure principale de l’étude.
« Depuis plus de 30 ans, les chercheurs étudient le lien qui existe entre la perte de mémoire et la difficulté qu’ont certains personnes à reconnaître diverses odeurs. Cela semble logique, puisque nous savons que le bulbe olfactif (qui participe à l’odorat) et le cortex entorhinal (qui intervient dans la mémoire et la reconnaissance des odeurs) comptent parmi les premières structures cérébrales touchées par la maladie. »