Film d’action plutôt hilarant réalisé par Federico Cueva, d’après un scénario de Sergio Esquenazi, You Only Live Once (Solo se vive una vez) constitue une vigoureuse combinaison de genres.
Premier film de Cueva en tant que réalisateur, You Only Live Once fait culminer toutes ses années à la barre de plusieurs grosses productions en tant que coordonnateur de cascades et d’effets spéciaux. Habitué de l’action et du suspense, Cueva signe cette imposante œuvre de calibre international mettant en vedette des acteurs d’Argentine, d’Espagne et même de France.
Action et vaudeville
Vous savez, l’histoire de l’homme au mauvais endroit au mauvais moment ? C’est très exactement le point de départ de ce film. Leo (Peter Lanzani) est un petit escroc de second rang un peu paumé et un grand admirateur du groupe Kiss. Avec sa copine Flavia (Eugenia Suárez) qui joue la prostituée, il filme des hommes d’affaires et autres messieurs importants dans de fâcheuses positions afin de leur soutirer de l’argent.
Et puis l’improbable se produit devant ses yeux. Témoin d’un meurtre et détenant une preuve qui pourrait lui rapporter un gros pactole, il doit trouver un moyen de se cacher de Duges, un diplomate français au tempérament sanguinaire (Gérard Depardieu) et ses deux hommes de main López (Santiago Segura) et Harken (Hugo Silva) qui veulent sa peau.
Leo atterrit dans une communauté juive hassidique, se faisant passer pour un juif orthodoxe, pris sous l’aile du rabbin Mendi (Luis Brandoni) au grand dam de son co-chambreur Yosi (Darío Lopilato) qui doute de ses intentions. S’ensuit un enchaînement ininterrompu d’événements plongeant Leo, son frère Agustín (Pablo Rago), prêtre catholique avec lequel il est en froid et Yosi dans une poursuite rocambolesque. Évidemment, un film du genre ne serait complet sans une histoire d’amour (et quelques explosions !) : l’invraisemblable trio part à la recherche de Sara (Arancha Martí), une jeune femme dont Yosi est épris et qui se fera évidemment kidnapper par les malfaiteurs.
Abracadabrant et par moments essoufflant, You Only Live Once entremêle le style policier au vaudeville avec un clin d’œil affirmé pour les films de poursuites ainsi que le légendaire « Les aventures de Rabbi Jacob », de Gérard Oury.
Les femmes et le déjà-vu
La place des protagonistes masculins est prédominante dans ce film, à un point tel que les deux seuls personnages féminins paraissent accessoires, anecdotiques… voire des potiches qui servent le jeu des acteurs masculins plus qu’elles n’apportent une réelle teneur à l’histoire. Un peu ironique lorsqu’on constate qu’elles tiennent toutefois une place prépondérante sur les affiches du film.
Outre cet aspect qui fait tiquer, ajoutons également que la trame de l’histoire, un peu réchauffée, ne propose pas beaucoup de surprises. Le spectateur devinera assez rapidement la suite des choses. Assez rythmé, explosif, invraisemblable, You Only Live Once incarne ce genre de film plus gros que nature, qui assume le fait d’en mettre plein la vue au spectateur, quitte à exagérer la plupart du temps et exposant un jeu parfois surfait auquel on s’attend malgré tout.
Mais en conclusion, la salle rit, retient son souffle et You Only Live Once tient le public en haleine du début à la fin, malgré les impressions de déjà-vu. Un divertissement qui ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux.
**
You Only Live Once (Solo se vive una vez)
Argentine, Espagne (2017), 91 min, espagnol, s.t. anglais