Dans un futur lointain, l’humanité, au bord du gouffre, se réfugie sous terre face à la menace des Nonsuch, d’étranges créatures extraterrestres que personne n’est vraiment en mesure d’identifier. Coincé dans un bunker, l’un des soldats humains cherchera à savoir si cette menace existe réellement.
Ce soldat, c’est S.U.M.1., et le film du même nom, présenté dans le cadre du festival Fantasia, raconte l’histoire de ses 100 premiers jours de service actif, loin de la sécurité assurée par la labyrinthique base humaine souterraine. Le voilà seul, dans les bois, à devoir ouvrir l’oeil pour tenter de repérer une possible incursion ennemie.
Huis clos poussant à la paranoïa, S.U.M.1. dévoile un univers où la menace semble d’abord se terrer dans les ombres d’un bunker désespérément vide, où les informations concernant le précédent occupant sont judicieusement hors d’atteinte, et où des caméras vidéo filment chaque recoin de la lugubre structure et du soldat qui y est posté.
Les Nonesuch existent-ils réellement? S’agit-il plutôt d’une méthode visant à préserver la domination des mystérieuses élites à la tête de ce qui reste de l’humanité? Quels sont ces bruits étranges qui résonnent la nuit, dans les bois?
N’ayons pas peur de l’avouer: ce journaliste a d’abord été attiré vers S.U.M.1 en raison de l’identité de son acteur principal. Impossible d’oublier, en effet, la performance magistrale d’Iwan Rheon dans Game of Thrones, lui qui interprète avec brio le rôle du bâtard psychopathe Ramsey Snow, devenu éventuellement Ramsay Bolton.
Si le présent film n’offre pas de conditions similaires où M. Rheon pourrait laisser libre cours à ses capacités d’interprétation dramatique, il n’en reste pas moins que cette atmosphère de paranoïa et d’étouffement permet à l’acteur de s’amuser, en plongeant peu à peu vers la folie.
Malheureusement, deux aspects de S.U.M.1. viennent nuire à l’appréciation de l’oeuvre. D’abord, il apparaît clairement, et ce dès le début du film, que le budget de l’équipe de production en matière d’effets spéciaux est particulièrement limité. Les véhicules blindés dans lesquels prennent place les soldats détonnent, ayant l’air tout droit sortis d’un jeu vidéo du début des années 2000. Idem pour d’autres moments, où l’impression d’immersion en prend pour son rhume, l’équipe du film ayant choisi des effets entièrement numériques, plutôt que de recourir à des maquettes, des décors naturels ou encore des costumes.
Et sans vouloir vendre la fin du film, le long-métrage de 95 minutes perd en intensité dans ses dernières minutes, le scénario semblant malheureusement s’essouffler.
On ne s’attendait pas à un film à la hauteur de Moon, par exemple, un autre huis clos de science-fiction bien réussi, mais S.U.M.1. est un divertissement qui explore quelques bonnes idées, sans toutefois être en mesure de toutes les appliquer.
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