Drôle de foutoir que ce Once Upon a Time in Venice qui ne montre aucun scrupule à exhiber les différents grands films qu’il tente de pasticher, sans jamais parvenir à camoufler à quel point il est un mauvais film. Toutefois, c’est aussi la première fois depuis longtemps où l’on voit Bruce Willis avoir autant de plaisir, ce, encore une fois, un peu à nos dépens.
Bruce Willis est l’une des incarnations cinématographiques les plus définitives du mâle par excellence, tout comme l’idole de bon nombre de petits gars (devenus grands) et de nombreuses filles (de tous âges). Néanmoins, son attitude en extra, il est rapidement devenu un cauchemar de plateaux tout comme un habitué des productions de qualité moindre en s’associant à des projets de plus en plus laborieux. Il aurait pu avoir une lancée intéressante grâce à Wes Anderson qui en a fait du bonbon à contre-emploi dans l’exceptionnel Moonrise Kingdom, mais il a préféré suivre une pente descendante en enfilant les navets d’intérêt moindre.
En restant près des fusils, des poursuites et de l’action, il renoue cette fois avec un univers déjanté pour donner dans la comédie noire avec Once Upon a Time in Venice, un film qui aime bien les films de gangsters tordus, mais qui n’a absolument rien compris à Pulp Fiction, Snatch et leurs émules de qualité supérieure.
Pire, il emporte avec lui d’autres noms dignes de mention dont John Goodman qui ne comprend visiblement pas pourquoi il a accepté de se joindre à cela (tout en trouvant le moyen d’avoir un peu de plaisir ici et là). Et il n’est pas le seul. Étonnamment, Bruce Willis s’amuse beaucoup dans le rôle du détective privé Steve Ford et il se met dans toutes les positions imaginables (ou non) pour satisfaire le très mauvais scénario. Il est aussi très à l’aise et rappelle pratiquement pourquoi il a déjà été une star à ce point appréciée, n’en déplaise à Jason Momoa qui est laissé à lui-même dans le rôle rempli de stéréotypes qu’est Spyder, le gangster ambigu.
Le long-métrage agit donc comme une grosse balloune qui se dégonfle à la vitesse de l’éclair. Avec des situations saugrenues dont on se fout royalement, le film nous rejoue même la prémisse de John Wick alors qu’on tente de retrouver un chien qui est une sorte de métaphore du passé. Bref, ça va dans toutes les directions et ça intéresse peu. Visuellement, ce n’est pas intéressant, en plus d’être très générique, et on continue de se demander encore et encore comment un film de ce calibre a pu se rendre aussi loin.
Si vous vous sentez masochistes, vous pouvez bien vous taper le visionnement pour voir ce que le bout du rouleau d’une carrière peut donner, mais au moins, ce sera à vos propres risques et périls.
4/10
Once Upon a Time in Venice ou Arnaque à L.A. en version française est disponible en Blu-Ray et DVD via VVS Films dès ce mardi 11 juillet.