Le président Emmanuel Macron a de la suite dans les idées. Son message « Make our planet great again » (rendre à la planète sa grandeur), partagé plus de 200 000 fois, et inspiré du slogan de la campagne de Donald Trump, fera l’objet d’un financement du gouvernement français.
Alors que la décision du président américain de se retirer des Accords de Paris avait secoué les dirigeants des autres pays membres, le président français avait invité les climatologues américains à venir travailler en France. Ce geste avait été salué par de nombreux analystes, dont le directeur de l’Institut français des relations internationales, Thomas Gomart, qui jugeait la déclaration « presque insolente, mais un succès en matière de relations étrangères ».
La France débloquera donc sous peu un fonds de 30 millions d’euros — près de 45 millions de dollars canadiens — pour attirer une cinquantaine de chercheurs étrangers pendant les 5 prochaines années. Ce programme vise les scientifiques américains et étrangers qui œuvrent dans les disciplines liées aux sciences du climat et ceux qui travaillent à la transition énergétique.
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation vient d’en faire l’annonce avec la mise en place d’un Programme prioritaire de recherche sur la lutte contre le changement climatique. Ce financement est en fait un effort conjoint des institutions de recherche et du gouvernement : pour chaque euro financé par une université, l’État ajoutera un euro additionnel.
Cet engagement de la France envers le climat pourrait redonner un élan international à la recherche sur les changements climatiques.
Un prochain traité international
Devant près de 800 personnalités politiques, juristes et experts du monde entier réunis récemment à Paris, dont le très remarqué ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, le président français s’était aussi engagé à agir en faveur de l’environnement en lançant un nouveau traité international, différent des Accords de Paris, qui s’appuiera sur le droit de l’environnement.
Le lancement du projet du Pacte mondial pour l’environnement, destiné à devenir un texte de loi, sera présenté en septembre prochain à l’assemblée générale des Nations unies. Cet avant-projet rassemble 26 articles rédigés par 80 experts et remet de l’avant des principes du droit environnemental, comme le devoir de prendre soin de l’environnement ou celui du pollueur-payeur.
Cet autre traité international constituerait, par rapport aux Accords de Paris, un texte contraignant qui pourrait permettre de poursuivre devant les tribunaux les pays ne respectant pas les engagements imposés.
D’aucuns accusent le président français d’opportunisme en nommant l’écologiste Nicolas Hulot au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, alors qu’il poursuit plutôt l’élan donné par la France avec le Fonds français pour l’environnement mondial, un fonds international lancé en 1994 qui n’avait jamais vraiment obtenu un réel engouement.
À la veille de la 17e rencontre du comité du Green Climate Fund, pour lequel les États s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars (US) d’ici 2020 afin de le rendre opérationnel, la bonne nouvelle française redonne l’espoir que la mobilisation des États, et celle des chercheurs sur le climat, pourrait ralentir l’inexorable compte à rebours du réchauffement.