Un pays à revenu élevé, certes, mais aussi un pays qui a de très importants défis à relever en matière de santé de ses enfants et des actes violents subis par ceux-ci.
Voilà ce qu’avance l’UNICEF dans un rapport publié jeudi, et dont le document d’accompagnement concernant le Canada indique clairement qu’Ottawa et les provinces doivent en faire davantage pour assurer un meilleur bien-être aux enfants d’ici. Ledit document, intitulé Ô Canada! Nos enfants méritent mieux, permet « d’examiner en profondeur » les données portant sur le bien-être des enfants au Canada, et ainsi « dissiper plusieurs mythes relatifs à ce que signifie grandir au Canada ».
Le rapport mondial de l’UNICEF, intitulé Bilan Innocenti 14 : Construire l’avenir, révèle que le Canada se classe au 25e rang sur 41 pays riches relativement au bien-être de l’enfant. Lorsqu’on le compare en utilisant les 21 indicateurs relatifs aux progrès pour atteindre les Objectifs de développement durable pour les enfants et les jeunes, le Canada se retrouve au milieu du classement, une position qu’il occupe depuis plus d’une décennie. Sept des indicateurs se sont améliorés au fil du temps, mais un plus grand nombre ont empiré, peut-on lire dans la note d’information transmise par l’organisation internationale.
« J’ai parlé à plusieurs Canadiens et Canadiennes, partout au pays, qui croient que notre pays est un excellent endroit où grandir pour nos enfants. Il est temps de regarder la réalité en face: trop de nos enfants sont en mauvaise santé, ne sont pas en sécurité et vivent des inégalités. Il ne s’agit pas de brosser le portrait de la vie difficile de quelques enfants; il s’agit de mettre en lumière le potentiel d’un pays à créer une vie meilleure pour un grand nombre d’enfants et de jeunes. Ce rapport nous montre où nous nous classons par rapport aux autres pays riches, et ce que nous pouvons faire pour nous hisser au sommet de ce classement et bâtir le Canada que tous nos enfants méritent », affirme le président et chef de la direction d’UNICEF Canada, David Morley, dans une déclaration publiée par voie de communiqué.
Parmi les taches au dossier canadien, on note l’intimidation, les homicides contre les enfants et les cas de suicide. « À 15 pour cent, le Canada possède le cinquième taux le plus élevé en matière d’intimidation, et se classe au 27e rang sur 41 pays. Contrairement à beaucoup de ses pairs, le Canada a été incapable de faire diminuer ses taux d’intimidation au cours des dix dernières années. Le taux d’homicides contre des enfants au Canada est plus élevé que la moyenne; le pays se classe 33e sur 41 pays en la matière. Le Canada occupe aussi le 31e rang sur 41 pays relativement au suicide chez les jeunes », mentionne l’UNICEF.
L’organisation rattachée aux Nations unies déplore également que la qualité de l’air au pays se situe non seulement tout juste sous la norme de sécurité établie par l’Organisation mondiale de la Santé, mais que cet état de fait n’ait pas changé depuis une décennie. Au dire de l’UNICEF, le rendement canadien serait même inférieur à celui de notre voisin du Sud.
« Lorsque nous ne pouvons même pas promettre à nos enfants qu’ils pourront respirer de l’air pur, nous devons vraiment nous poser la question : en tant que pays, quelles sont nos priorités? À quel moment mettre ainsi la santé de nos enfants en danger est-il devenu acceptable? Nous espérons que le 150e anniversaire de la Confédération du Canada servira de point de départ pour créer un changement. Il est temps d’être au sommet des classements. Il est temps que le Canada devienne un endroit où les enfants sont au cœur de nos valeurs et de nos actions », conclut M.; Morley.