La toute première évaluation nationale des ressources canadiennes en eau douce a permis de constater que les bassins versants de partout au pays subissent les impacts des activités humaines, affirme le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada).
Selon l’organisme, les résultats de cette enquête, publiés lundi, « font ressortir la nécessité d’implanter un système national continu et standardisé de surveillance de l’eau douce, afin de permettre la prise de décisions fondées sur des preuves tangibles en ce qui a trait à cette précieuse ressource ».
Le Fonds mentionne par voie de communiqué que les « quatre années de recherche » ayant mené à la publication des Rapports sur les bassins versants « dévoilent d’importantes perturbations ». Ces dernières seraient engendrées par les barrages hydroélectriques, le ruissellement en milieu agricole, l’industrie des pâtes et papiers, la fragmentation du territoire, l’urbanisation, les incidents causés par les oléoducs, le développement pétrolier et gazier, et autres activités humaines.
Les documents déplore également une « carence significative » en données en ce qui concerne l’état de santé des cours d’eau, « ce qui empêche une connaissance approfondie de l’impact des activités humaines sur nos bassins versants ».
Paradoxalement, poursuit le Fonds, si le Canada possède environ 20% des réserves mondiales d’eau douce, les données sur ces réserves ne seraient « ni collectées, ni partagées à l’échelle nationale ». Ainsi, 15 des 25 bassins versants du pays seraient touchés par ce manque d’informations.
« Grâce à ces évaluations de l’état de santé et des menaces, nous avons pu constater que partout au pays, nous mettons beaucoup de pression sur nos bassins versants — que ce soit par la pollution, la réduction des débits d’eau, l’usage excessif de l’eau, la perte ou la fragmentation de l’habitat, les espèces envahissantes ou les changements climatiques. Mais parce que les données concernant les indicateurs de l’état de santé ne sont pas recueillies pour une majorité de bassins versants, personne ne peut prédire de façon définitive de quelle façon ces perturbations nuisent à la santé de cette importance ressource. C’est une omission choquante que nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer », mentionne Elizabeth Hendriks, vice-présidente pour la conservation de l’eau douce chez WWF-Canada.
Aider les agriculteurs
Parallèlement à la publication des rapports de WWF-Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada a annoncé lundi, par la voix du secrétaire parlementaire Jean-Claude Poissant, une contribution avoisinant les 3 millions $ pour la réalisation de deux projets de l’Université McGill, projets qui visent à réduire l’émission des gaz à effet de serre découlant de l’utilisation de l’eau et de fertilisants en agriculture.
Ces fonds, provenant du Programme de lutte contre les gaz à effet de serre en agriculture (PLGESA), permettront à l’Université McGill de développer des politiques, modèles et nouvelles pratiques touchant les systèmes de gestion de l’eau (1 608 712 $), et d’évaluer l’efficacité et l’effet sur les sols de l’utilisation des biosolides municipaux comme fertilisants dans trois zones climatiques canadiennes différentes (1 366 961 $), précise le gouvernement fédéral.