Tout n’est pas perdu pour les abeilles, aux États-Unis, alors que les pertes hivernales sont les plus faibles depuis plus d’une décennie, selon un sondage effectué auprès des apiculteurs américains dont les conclusions ont été publiées jeudi.
Comme l’écrit Phys.org, les apiculteurs ont perdu 21% de leurs colonies au cours du dernier hiver, selon des données tirées du sondage annuel du Bee Informed Partnership. Il s’agit du plus faible taux de décès depuis le début du coup de sonde, en 2006, et une amélioration avoisinant les 27% par rapport à l’hiver précédent.
Le gouvernement américain s’est donné comme objectif de maintenir les pertes sous la barre des 15% durant l’hiver. « C’est une bonne nouvelle que le total soit plus bas, mais le portrait n’est certainement pas encourageant », mentionne le responsable du sondage, Dennis vanEngelsdorp. « Nous sommes passés d’une situation horrible à une situation mauvaise. »
Une réduction du nombre de mites varroa, un parasite mortel, est probablement la principale cause de l’amélioration, indique M. vanEnglesdorp, un entomologiste de l’Université du Maryland. Celui-ci attribue la diminution des populations du parasite à un nouveau produit visant à les combattre, ainsi qu’à de meilleures températures facilitant l’utilisation de pesticides.
Sur une période de dix ans, la moyenne des pertes hivernales s’établit à 28,4%.
« Nous serions tous bien sûr très heureux si la tendance se maintenait, mais il y a tant de facteurs qui ont une influence sur la santé d’une colonie », indique l’experte en abeilles Elina Lastro Nino, de l’Université de Californie à Davis, qui n’a pas participé au sondage. « Je suis contente de voir ça, mais je ne sortirais pas le champagne tout de suite. »
Depuis plus d’une décennie, les abeilles et autres insectes pollinisateurs ont connu un déclin rapide, imputé par les scientifiques à une combinaison de parasites, de maladies, de pesticides et de malnutrition.
Si les pertes des ruches et colonies sont plus importantes l’hiver, elles se produisent à l’année longue. Le coup de sonde a révélé que ces pertes annuelles étaient également moindres, mais que cette diminution n’atteignait pas un record. Environ le tiers des colonies d’abeilles productrices de miel recensées en avril 2016 étaient mortes un an plus tard. Il s’agit d’une amélioration par rapport à l’année précédente, où le taux de perte bondissait au-delà des 40%.
Le coup de sonde, au départ lancé par le gouvernement américain et maintenant supervisé par une organisation sans but lucratif, s’appuie sur les informations de quelque 5000 apiculteurs qui supervisent plus de 360 000 colonies. Pour Jerry Bromenshenk, de l’Université du Montana, l’étude donne trop de poids aux apiculteurs amateurs, comparativement aux apiculteurs commerciaux.