La dette hypothécaire a augmenté de 11 % pour s’établir à 201 000 $ l’année dernière, et plus de la moitié (52 %) des Canadiens titulaires d’un prêt hypothécaire ne disposent pas de la souplesse financière nécessaire pour faire face rapidement aux dépenses imprévues, selon un nouveau sondage de la Banque Manuvie du Canada publié mardi.
Au dire de l’institution financière, le problème serait particulièrement préoccupant pour les milléniaux, dont la dette hypothécaire aurait augmenté davantage que celle de toute autre génération. « Les milléniaux sont également beaucoup plus susceptibles d’avoir de la difficulté à effectuer leur versement hypothécaire en cas d’urgence financière ou de perte d’emploi du principal soutien financier de la famille », mentionne-t-on.
« La vérité sur l’endettement des ménages au Canada, c’est que de nombreux propriétaires ne sont pas préparés à faire face à une hausse des taux d’intérêt, à des dépenses imprévues ou à une interruption de leur revenu », a déclaré Rick Lunny, président et chef de la direction, Banque Manuvie du Canada. « Toutefois, le fait d’intégrer une certaine souplesse dans la manière dont ils structurent leurs dettes pourrait leur permettre d’alléger le fardeau financier. »
Ainsi, près d’un propriétaire sur quatre a affirmé avoir été « à court d’argent » pour payer ses factures durant la dernière année. Le coup de sonde réalisé par la banque révèle aussi que 70% des titulaires d’un prêt hypothécaire « ne sont pas en mesure de gérer une hausse de 10% de leur versement hypothécaire ».
Par ailleurs, 51% des répondants n’ont que 5000$, voire moins, mis de côté en cas d’urgence financière. Pire encore, 20% des personnes interrogées n’ont aucune économie.
Et si les milléniaux ont vu leur dette hypothécaire augmenter fortement, les baby-boomers ne sont pas non plus sortis de l’auberge: quelque 41% des membres de cette génération ont ainsi confié que la valeur nette de leur maison représentait plus de 60 % du patrimoine de leur ménage, et pour un répondant sur cinq (21 %), elle représente plus de 80 %.
Cela signifie que les baby-boomers devront peut-être compter sur la vente de leur résidence principale pour financer leur retraite, puisque la valeur nette de leur maison représente une bonne partie du patrimoine de leur ménage. Toutefois, plus des trois quarts (77 %) des répondants de la génération du baby-boom veulent demeurer dans leur maison à la retraite, poursuit la note d’information publiée par la banque.
De leur côté, près de la moitié des propriétaires de la plus récente génération ont mentionné avoir obtenu un don financier ou un prêt de leur famille au moment de l’achat de leur première propriété. Cette proportion baisse à 37% pour les membres de la génération X, et à 31% pour les baby-boomers.
L’augmentation, au fil des générations, du pourcentage de nouveaux propriétaires ayant besoin du soutien familial survient malgré une tendance à long terme de voir des ménages à deux revenus, indique Manuvie. Le nombre de familles canadiennes comptant deux parents ayant un emploi a doublé au cours des 40 dernières années, mais les coûts de logement augmentent plus rapidement que les revenus, conclut la note d’information.