Les Producteurs de grain du Québec dénoncent lundi ce qu’ils considèrent comme de « fausses informations » gouvernementales à propos de la rencontre préparatoire du Sommet sur l’alimentation, un événement « portant sur les perspectives d’avenir pour les entrepreneurs agricoles ».
Dans une déclaration transmise par voie de communiqué, les producteurs soutiennent que le document du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) affirme que les risques liés à l’utilisation de pesticides pour la santé et l’environnement se seraient accrus au cours des dernières années (entre 2006 et 2014), « alors que les données du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques confirment que ce risque est en baisse globale de 26 % depuis 1997-1999 et qu’il a même baissé en 2015 ».
« Par ailleurs, le document du MAPAQ prétend faussement que l’utilisation de cultures génétiquement modifiées aurait fait augmenter l’indice de risque lié aux pesticides. C’est rigoureusement le contraire : l’utilisation de cultures génétiquement modifiées réduit l’utilisation des pesticides et l’émission de gaz à effet de serre. Le gouvernement du Québec le reconnaît lui-même sur son site web dédié à la question », lit-on encore dans le communiqué.
« Nous avons été surpris de trouver au sein du document du MAPAQ des informations erronées et incomplètes en ce qui a trait aux pesticides. Les données du ministère de l’Environnement sont pourtant claires à ce sujet. C’est un manque de rigueur inacceptable, en particulier dans le contexte de l’imposition de contraintes grandissantes qui mettent en péril la rentabilité de la production de grains », déclare ainsi Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec.
L’organisation mentionne par ailleurs que « le document du MAPAQ donne l’impression que tous les secteurs de l’agriculture québécoise sont plus fortement soutenus par le gouvernement du Québec que leurs compétiteurs étrangers le sont par leur propre gouvernement. En effet, le document reste muet sur la hauteur très variable du soutien aux différents types de producteurs du secteur agricole. Or, l’aide accordée au grain, si prise à part, se retrouve sous la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et des États-Unis ».
« Nous réitérons notre adhésion complète à l’idée de nous porter à la rencontre des consommateurs et des autres secteurs du monde bioalimentaire dans le cadre de cet exercice de réflexion organisé par le gouvernement du Québec. Cela dit, comment est-il possible pour les participants de cheminer de façon constructive sur le secteur agricole si le portrait présenté est inexact? Nous croyons que le gouvernement doit rectifier le tir immédiatement », conclut M. Overbeek.