Dans la foulée des modifications majeures apportées à ses autres produits, comme Offworld Trading Company et Sins of a Solar Empire: Rebellion, voilà que le développeur et éditeur de jeux vidéo Stardock lance aussi une nouvelle expansion majeure pour l’un de ses titres les plus connus, Galactic Civilizations III.
Voilà plusieurs semaines que les communiqués transmis par le studio parlaient de Crusade, cette nouvelle expansion; on nous promettait ainsi une « expérience entièrement repensée » pour améliorer la jouabilité du jeu sorti en 2015. Économie transformée, ajout d’une mécanique d’espionnage, changements majeurs aux conditions de début de partie, nouvelles possibilités de modeler sa civilisation, ses vaisseaux et ses politiques à son image… Les changements sont majeurs. « Aucune compagnie sensée n’en ferait une expansion », ira même jusqu’à écrire le PDG du studio, Brad Wardell, dans un billet de blogue détaillant le travail effectué en vue de la sortie de l’expansion en question.
La série Galactic Civilizations – appelons-là GalCiv – a ceci de particulier qu’elle a vécu le pic d’intérêt pour les jeux de type 4X (exploration, expansion, exploitation des ressources et extermination) de la précédente vague, au début des années 2000, avant de traverser la tourmente de l’entre-deux vagues avec sa deuxième itération, et de s’accrocher à la nouvelle vague d’intérêt pour ce genre de jeu depuis… depuis probablement 2015, justement, l’année de sortie du troisième opus.
D’un jeu en deux dimensions vu de haut, la série est passée en trois dimensions lors des combats et en vue isométrique lorsque le joueur se trouve en mode gestion sur la carte galactique. Bien entendu, les jeux ont aussi profité d’une amélioration des diverses fonctionnalités, d’un approfondissement des options offertes, ainsi que d’une ouverture numérique avec l’apparition de mods et de vaisseaux et civilisations créés par d’autres joueurs et offerts en partage via le web.
Il faut considérer Crusade comme l’équivalent de l’expansion Gods and Kings du jeu Civilization V, un autre jeu de type 4X, mais qui se déroule quant à lui sur la terre ferme. Les deux contenus supplémentaires regorgent de modifications en profondeur et de changements apportés par l’équipe de développement des titres respectifs. Et les deux sont aussi appelés à devenir inséparables de leur produit d’origine. Car à l’image de Civilization V, encore une fois, la version de base de GalCiv III était certes jouable, mais on imagine bien mal revenir en arrière, tant les transformations semblent maintenant essentielles et tenant du « gros bon sens ».
Entre autres transformations clairement identifiables, on retrouve donc l’ajout de la création de « citoyens », des habitants exceptionnels apparaissant à intervalles réguliers sur la planète mère du joueur, et qui peuvent ensuite se spécialiser pour occuper divers rôles. Lesdits rôles apportent des avantages divers, qu’il s’agisse d’une accélération de la recherche scientifique ou de la construction de vaisseaux spatiaux, d’un renforcement de l’économie, ou même de l’installation de ce citoyen comme commandant à bord d’un vaisseau de sa flotte, pour y renforcer les statistiques. À partir de cette mécanique de spécialisation, on constate également qu’il est maintenant essentiel de créer régulièrement des administrateurs, puisque ceux-ci fournissent des points de construction nécessaires à fabrication de vaisseaux ou de stations spatiales.
C’est aussi à partir de cet écran que l’on peut recruter des espions. Une fois envoyés chez les puissances adverses, ces derniers auront toute une panoplie d’effets positifs pour soi – et délétère pour les autres, y compris la possibilité de voler carrément des technologies.
Pour joueurs avertis
Il ne fait aucun doute que Crusade s’imposera rapidement comme une expansion essentielle pour tout joueur possédant déjà une copie de GalCiv III. Et pour les néophytes, ce contenu supplémentaire mérite là aussi d’être acheté si l’on veut plonger dans l’univers créé par Stardock.
Le hic, toutefois, c’est que même en jouant en mode facile, la courbe d’apprentissage est relativement abrupte… et ce même pour quelqu’un ayant l’expérience des jeux 4X. Il ne suffit pas, en effet, d’avoir (re)fait ses armes avec Stellaris, par exemple, Sins of a Solar Empire: Rebellion, ou encore avec Stars in Shadow pour prétendre pouvoir dominer la galaxie en quelques clics de souris. L’ordinateur donne l’impression de savoir exactement ce qu’il faut faire, et ce dès le début d’une nouvelle partie.
À défaut d’agir très rapidement pour s’installer confortablement à travers plusieurs systèmes solaires, le néophyte ou le joueur rouillé sera éventuellement forcé de repartir sur sa planète mère, la queue entre les jambes.
Pour certains, cette difficulté inhérente signifiera la fin des tentatives d’apprivoisement de GalCiv III: Crusade. Pour les autres, il s’agira plutôt d’une invitation à se retrousser les manches et à plonger les deux mains dans le cambouis galactique…