Plus le New York Times subit le courroux du président américain Donald Trump, plus le nombre d’abonnés au quotidien new-yorkais semble augmenter.
Le journal a ainsi annoncé mercredi l’ajout de 308 000 abonnés numériques au cours du premier trimestre de 2017, soit la progression trimestrielle la plus importante de l’histoire de la publication. Au total, le nombre d’abonnés via le web dépasse ainsi les deux millions. Par contre, ce nombre comprend aussi les gens recevant uniquement les mots croisés; au final, les lecteurs abonnés aux nouvelles publiées par le journal sont donc un peu moins nombreux que les deux millions claironnés.
Malgré tout, ce total vient clairement contredire les allégations, répétées encore une fois pendant la fin de semaine par le président Trump, que le New York Times est « complètement en train de couler » (« Totally failing New York Times »), écrit ainsi Poynter, un institut spécialisé en étude du milieu journalistique.
« Les revenus publicitaires du numérique ont bondi de 19 % en un an, ce qui vient renforcer la justesse de notre virage vers le mobile, le contenu de marque et une offre élargie en matière de services marketing, en plus de nous concentrer sur l’innovation », a déclaré le président Mark Thompson par voie de communiqué. « Malgré une pression toujours présente du côté de la publicité pour l’imprimé, nous avons pu faire croître nos revenus globaux de 5% pendant le dernier trimestre. »
M. Thompson a établi un nouvel objectif: celui d’atteindre éventuellement les 10 millions d’abonnés, et la compagnie prévoit doubler ses revenus tirés du numérique d’ici 2020.
La croissance du nombre d’abonnés numériques a effectivement permis d’atteindre une croissance des revenus totaux de 5,1 %, et ce malgré une baisse de 6,8 % des revenus publicitaires. Les coûts d’exploitation ont eux aussi légèrement augmenté, résultant en des profits totaux de 29 millions de dollars.
Malgré ces bonnes nouvelles, la salle de rédaction continue de se préparer à des compressions prévues de longue date, selon le journal.
Si le succès du modèle d’abonnement du New York Times est enviable, il est également difficile à reproduire chez les entreprises qui desservent des publics régionaux ou locaux.