Il y a de ces disques qui transportent, qui caressent, qui font voyager dans un cocon éthéré. Le trio Wilsen, en direct de Brooklyn, offre un tel cadeau avec son premier album I Go Missing In My Sleep, qui aboutira vendredi 28 avril dans les bacs des disquaires.
Le premier extrait de cet album, Centipede, donne d’ailleurs un bon aperçu de la beauté de l’effort: la musique pop y est enveloppante, planante, tout en étant délicate. On a presque peur de casser quelque chose en écoutant les compositions de Tamsin Wilson, de Drew Arndt et de Johnny Simon. Peut-être est-ce le vague écho entendu dans cette musique aux couleurs d’une fin d’après-midi ensoleillé, peut-être est-ce cette voix chaude qui s’accorde si bien aux températures qui remontent enfin après des semaines de temps gris et maussade.
Quoi qu’il en soit, Wilsen sait s’y prendre pour isoler le mélomane des turpitudes des temps modernes pour l’envoyer parmi les étoiles, dans un éclat de temps suspendu.
Les amateurs du groupe Unkle, et plus précisément de l’album Edit Music for a Film, se retrouveront en terrain connu; on y constate en effet une cohabitation nerveuse mais néanmoins réussie entre les accords délicats et des percussions stimulées par une certaine urgence de vivre.
Trop calme, cet I Go Missing In My Sleep? Il est certain que pour un journaliste davantage habitué au sonorité claires du rock, ou encore de la musique synthwave ou outrun, la différence est frappante. Mais le trio new-yorkais sait y faire pour conquérir les oreilles (et les coeurs), particulièrement avec ses délicates envolées lyriques, à l’image de la douceur colportée par ses musiciens tout au long des 11 pistes.
Premier opus indéniablement réussi, l’album fait du bien. Tout simplement. Et cela, c’est assez rare pour mériter d’être souligné… et réécouté, bien entendu.