Quatre ans après un premier volet bien reçu par la critique, le studio montréalais Red Barrels lance Outlast 2, un nouveau jeu d’horreur à la première personne. Exit l’hôpital psychiatrique du premier jeu; le nouvel environnement est celui du sud des États-Unis, où une journaliste et son mari cameraman enquêtent sur une étrange affaire.
Dans la peau du cameraman en question, le joueur devra non seulement retrouver sa femme kidnappée, mais aussi résoudre le mystère d’une ville située dans le milieu de nulle part, mais qui semble disposer d’une arme surpuissante capable d’abattre les oiseaux – et les hélicoptères – en plein vol.
La force de la série Outlast est probablement aussi sa plus grande faiblesse: comme dans le premier opus, comme dans Amnesia: The Dark Descent, ou encore comme dans Soma et bien d’autres jeux du genre, le protagoniste ne peut pas attaquer son ou ses adversaires. Ses seules options sont de courir ou de se cacher. S’il s’agit là d’une contrainte artificielle imposée au joueur pour forcer ce dernier à user de subtilité plutôt que de foncer dans le tas en vidant les chargeurs de ses armes hypothétiques, il y a certainement moyen de faire preuve de subtilité, justement, en annonçant le tout au joueur. Y aller à la Outlast 2, en expliquant l’histoire en quelques lignes de texte blanc sur fond noir, avant le début du jeu comme tel, c’est tourner les coins sacrément ronds. Idem aussi quand on indique que « vous n’êtes pas un bagarreur », et que faire preuve de légitime défense ou s’emparer d’objets traînant sur le sol pour sauver sa vie est hors de question.
Même chose pour l’idée de nous faire trimbaler une caméra pour filmer des moments soi-disant importants de l’histoire. Cela pouvait fonctionner dans le premier jeu, alors que le joueur interprétait un journaliste explorant un asile abandonné, mais qui emporterait un caméscope avec soi après avoir survécu à un écrasement d’hélicoptère, et en cherchant à retrouver sa femme, en plus d’essayer de survivre aux hordes fanatiques assoiffées de sang? D’autant plus que le jeu force à filmer certains aspects spécifiques du décor…
Tout porte à croire que les gens de Red Barrels ont nommé leur nouveau jeu Outlast 2 de cette façon parce qu’il était bien vu de s’appuyer sur le succès du premier opus afin de susciter de l’enthousiasme pour le second. Mais imposer ainsi des codes stricts tranche avec l’atmosphère que les développeurs tentent de mettre sur pied.
Cela ne veut pas dire qu’Outlast 2 n’est pas un bon jeu. La musique est excellente, tout comme les jeux de lumière, et la façon dont cette même lumière est employée pour offrir à la fois des refuges au joueur, mais aussi lui procurer des sueurs froides, alors qu’il est nécessaire de s’aventurer dans une pièce éclairée, tout près d’un ennemi, pour progresser. L’amateur de jeu de tension y trouvera fort probablement son compte. À défaut d’un vrai changement, le modus operandi traditionnel fonctionne toujours.
2 commentaires
Pingback: Dans l’antre de la folie, avec Amnesia Collection
Pingback: MEGA + MIGS, le duo jeux vidéo - Pieuvre.ca