Les citoyens du pays auraient une image plus négative du sucre et des gras saturés que du cannabis. Voilà du moins ce que révèle une enquête dont les résultats ont été publiés lundi par la firme DIG Insights, qui affirme que cela « tombe à pic pour la Journée mondiale du cannabis », le 20 avril.
Selon les résultats du coup de sonde, 18% des Canadiens croient que la marijuana est « très nuisible », un pourcentage inférieur à celui de l’alcool (19 %), du sucre traité (25 %) et de la graisse saturée (33 %). Une majorité (51 %) croit que l’usage de la marijuana peut être bénéfique, tandis que seulement 33 % croient que les habitués réussissent moins dans la vie. Toutefois, 29 % déclarent avoir un ami proche ou un membre de la famille dont la vie a souffert en raison de la marijuana, peut-on lire dans le communiqué publié en ligne.
D’après les résultats, environ 1 Canadien sur quatre (24 %) a fait usage de la marijuana à des fins récréatives au cours de la dernière année et une tranche supplémentaire de Canadiens, soit 19 %, pourrait l’utiliser si elle devenait légale. L’usage de la marijuana est la plus élevée chez les personnes âgées de 18 à 34 ans (34 %), celles qui gagnent moins de 60 000 $ (30 %) et les Québécois (38 %). Près de 12 % des hommes âgés de 18 à 34 ans déclarent fumer de la marijuana tous les jours, révèle encore l’enquête.
Ceux qui le font actuellement disent qu’elle les aider à se détendre (24 %) ou à réduire le stress et l’anxiété (18 %). Fait intéressant, alors que fumer la marijuana reste le mode de consommation la plus courante, 39 % disent avoir essayé des comestibles, ce qui montre qu’il existe pour les producteurs un potentiel de marché croissant. Les utilisateurs plus jeunes sont aussi parmi ceux qui ont plus probablement essayé le vapotage.
« Notre objectif était de mener une étude de recherche sur mesure qui servirait de référence pour l’industrie du cannabis, les législateurs et les autres parties intéressées », a déclaré Rory McGee, directeur de la recherche chez DIG Insights, Inc. « Ce que nous constatons, c’est que la légalisation de la marijuana au Canada n’avait que trop tardé. S’agissant des perceptions et des attitudes, la consommation de marijuana fait moins sourciller. Le fait que les Canadiens considèrent l’usage de la marijuana comme étant moins nocif que le sucre et la graisse laissent croire que les vieux stéréotypes n’ont plus cours. »
Parlant de légalisation, justement, et alors que le gouvernement Trudeau vient de déposer un projet de loi visant à légaliser la consommation de marijuana à des fins récréatives en 2018, la majorité des Canadiens interrogés aux fins du sondage (56 %) sont en faveur de la légalisation, la proportion est très élevée chez les hommes (61 %), en particulier les hommes plus jeunes (82 %) et la génération millénaire dans l’ensemble (68 %). Parmi les utilisateurs actuels de marijuana, enfin, 18 % disent qu’ils vont probablement en consommer plus, une fois qu’elle aura été légalisée.
Un total de 1108 Canadiens ont été interrogés dans le cadre de ce coup de sonde.