Un nouveau rapport révèle que jusqu’à 30 % de certains examens, certains traitements et certaines interventions effectués au Canada pourraient ne pas être nécessaires. Les examens et les traitements superflus épuisent les ressources du système de santé, allongent les temps d’attente pour ceux qui ont besoin de soins et entraînent des risques de préjudice, affirme l’Institut canadien d’information sur la santé.
Le rapport, intitulé Les soins non nécessaires au Canada, dit vouloir mesurer la portée des soins non nécessaires associés à huit examens et interventions pratiqués à l’échelle du système de santé. Le partenaire de l’institut, la campagne Choisir avec soin, explique avoir comme objectif de « formuler, à partir de données probantes, des recommandations sur les examens, les traitements et les interventions non nécessaires et qui ne présentent aucun avantage sur le plan clinique ».
À ce jour, la campagne nationale Choisir avec soin a diffusé plus de 200 recommandations en la matière, indique-t-on par voie de communiqué.
Le rapport présente aussi des exemples de réussite qui illustrent comment des organismes nationaux, des établissements et des cliniciens de partout au pays ont tiré parti de ces recommandations pour définir et réduire les soins non nécessaires.
Selon le document, une personne âgée sur 10 au pays utilise de la benzodiazépine de façon régulière dans le cadre d’un traitement contre l’insomnie, l’agitation ou le delirium. Or, certaines recommandations de la campagne Choisir avec soin font état de préjudices associés à l’utilisation à long terme de ces médicaments.
Par ailleurs, en Ontario, en Saskatchewan et en Alberta, de 18 à 35 % des patients ont subi un examen préopératoire (comme une radiographie thoracique, un ECG ou une épreuve d’effort) avant une intervention à faible risque. Les recommandations de la campagne Choisir avec soin indiquent toutefois que ces examens, en plus d’être non nécessaires, peuvent entraîner des préjudices et retarder les interventions chirurgicales.
Enfin, les variations selon la région et l’établissement donnent également à penser que des soins non nécessaires sont peut-être dispensés et que des possibilités d’amélioration existent, souligne le rapport.
« En établissant des points de référence pour la mesure de ces recommandations, nous constatons qu’il y a moyen d’améliorer les soins dispensés aux patients et d’éliminer le gaspillage », indique la Dre Wendy Levinson, présidente de la campagne nationale Choisir avec soin et professeure de médecine à l’Université de Toronto. « Tous les cliniciens veulent offrir des soins de grande qualité à leurs patients. Dans ce rapport, les données à l’échelle des régions et des établissements rendent compte de possibilités d’amélioration et renforcent les inquiétudes en matière de gestion des ressources à l’échelle du pays. »