Mercredi soir à 22h00, la chaine Historia proposait sur ses ondes Béliveau: le documentaire. Cette initiative était le premier pas vers un ensemble de projets visant à commémorer la vie du célèbre hockeyeur, Jean le Gros Bill Béliveau, qui fut non seulement l’idole d’un peuple, mais également un modèle à suivre pour les générations futures.
Produit par PIXCOM et réalisé par Patrick Gazé, Béliveau: le documentaire honore le célèbre numéro 4 du Canadien de Montréal qui a marqué l’histoire par ces exploits. Impossible de rester de glace devant la légende qui nous est présenté comme l’un des plus grands capitaines du CH depuis le départ à la retraite du Rocket. À la narration, Gilbert Sicotte nous raconte la vie d’un jeune garçon né à Trois-Rivières, dont son enfance à Victoriaville et son début de carrière à Québec furent tous deux déterminants pour lui et sa passion: le hockey. Un homme à la droiture morale inébranlable, et ce sans dérogation, jusqu’à ce qu’il s’éteigne à l’âge de 83 ans. Dans ce documentaire d’une heure, le téléspectateur est amené à découvrir qui était ce grand gentleman de 6 pieds et 2 pouces, lui qui a révolutionné le monde du hockey, mais qui a également transformé la perception que les Canadiens français pouvaient avoir d’eux-mêmes. Par son attitude exemplaire, le Québec est devenu aux yeux de tous respectable et respecté.
En effet, sa modestie, son authenticité et son implication sans bornes ont eu un impact considérable pour les générations qui ont suivi. Certes, Jean Béliveau a battu bien des records et remporté 10 coupes Stanley avec le Tricolore, dont 5 aux côtés de Maurice Richard, cependant son apport fut d’autant sinon plus significatif en dehors de la patinoire. Il a permis aux joueurs de hockey de revoir la façon d’aborder leur carrière, de négocier leur contrat, d’améliorer leurs conditions financières et sociales, mais aussi de s’imposer et de s’impliquer comme modèle au sein d’une population pour qui le hockey est devenu un ciment social. Les anecdotes des journalistes Philippe Cantin et Dave Stubbs, de nombreux anciens coéquipiers et des membres de sa famille dont sa femme Élise et sa fille Hélène, sont pertinentes et significatives pour faire état du personnage, au point où l’on fait presque abstraction à la trame narrative qui coule comme de l’eau. Le tout appuyé avec des photos d’époques et des vidéos d’archives qui permettent de corroborer les dires de chacun comme des preuves à l’appui. Rien n’est laissé de côté, le portait est complet: ses débuts, sa carrière, les mauvaises passes, la création de sa fondation, son après carrière au sein du grand club, son rejet d’une possible vie politique afin d’être présent pour ses petites filles, ses différents combats contre la maladie. Étant donné la distance temporelle qui nous sépare des années 1951 à 71, la plupart d’entre nous n’avons pas eu la chance de le voir en action, pourtant le documentaire nous transporte au cœur d’une époque marquante qui nous fait presque regretter de ne pas y avoir assisté. Pour ceux qui n’étaient pas au rendez-vous devant leur téléviseur hier soir, consultez votre télé-horaire, car plusieurs rediffusions sont prévues dans la semaine à venir.
La table est mise pour la série télé Béliveau
Le documentaire n’était en fait qu’un en-cas, car une télésérie de fiction sur la vie de Jean Béliveau sera mise en onde à compter du 22 mars prochain. Béliveau se déclinera en 5 épisodes d’une heure. Corus Média et Historia ont sorti leur gros sous pour faire revivre cette épopée au petit écran puisque chaque épisode a bénéficié d’un budget d’un million de dollars, une somme jamais égalée pour un épisode dans aucune autre série québécoise. Béliveau retracera non seulement les forts moments de la carrière du Gros Bill, mais également ses débuts à Québec et sa vie personnelle, dont sa rencontre avec sa femme Élise. L’idée originale provient de Charles Lafortune, qui avait rendu hommage au célèbre numéro 4 lors du Gala Artis en 2015. Toutefois, la série est signée par Jacques Savoie, un habitué des drames d’époque (Les Lavigueurs, la vraie histoire, Le berceau des anges), qui est accompagné par le réalisateur François Gingras (Trauma, Fortier), c’est donc eux qui ont mené à terme ce premier projet de fiction pour Historia. Jean Béliveau sera personnifié par le comédien Pierre-Yves Cardinal et Madeleine Péloquin tiendra le rôle de sa femme. De plus, ils seront assistés par une distribution qui semble prometteuse en Patrice Bélanger qui interprétera Boom Boom Geoffrion, Bruno Marcil en Maurice Richard et Marc Beaupré qui jouera Henri Richard.
Béliveau, un homme et son époque est déjà disponible en ligne sur le site web d’Historia. Il traite non seulement de Jean Béliveau, mais il fait aussi la rétrospective de l’histoire du hockey d’ici et de son évolution. Décliné en sept chapitres, d’une durée moyenne de 10 minutes chacun, le web documentaire donne la parole à des historiens, des journalistes sportifs et des personnalités québécoises qui se relaient pour nous faire revivre plus de 100 ans de hockey et de souvenirs précieux. Bien des choses ont changé à travers le temps que ce soit la réglementation, la couverture médiatique ou bien les rivalités, ce recueil multimédia brosse un tableau complet de notre sport national d’hier à aujourd’hui. Un ajout intéressant offert aux intéressés du documentaire ou de la télésérie.