Si la cinéaste Leni Riefenstahl était encore de ce monde, elle aurait tourné un mélodrame de série B en Technicolor du M. Trump à la Maison-Blanche. Le 45e président a beau dire n’importe quoi, les politiciens de pays comme la Suède saisissent la nuance entre vérité et « alternative facts ».
« La prochaine fois, j’espère que le président américain, s’il parle de la Suède, il sera mieux informé sur les véritables conditions », a affirmé le ministre de la Justice et de l’Immigration, Morgan Johansson à Reuters le 23 février, en entrevue. Le nombre de Suédois sans emploi continue de descendre et les finances publiques sont en bon état malgré le nombre record d’immigrants, poursuit-il.
En lice pour la seconde place dans les intentions de vote, depuis que sa popularité a monté en flèche ces dernières années, le chef du parti démocrate suédois critique la version officielle. « Les émeutes et les contestations sont devenues quotidiennes. Les policiers, les pompiers et les ambulanciers sont régulièrement attaqués », a écrit Jimmie Akesson dans le Wall Street Journal le 22 février. Les statistiques démontrent une augmentation nette des attaques sexuelles contre les femmes entre 2014 et 2015, a-t-il ajouté.
« Ça c’est vrai, mais le contexte plus large est plus complexe », réplique la membre du Conseil suédois de la prévention du crime, Stina Holmberg. Un sondage conduit en 2015 confirme que les crimes sexuels ont augmenté pendant cette période, mais seulement après avoir été orientés à la baisse de 2005 à 2012. Les cas prélevés ne montrent pas une augmentation nette du crime et d’une anarchie croissante parmi les immigrants, a-t-elle ajouté.
« Nous avons vraiment, vraiment peu de cas de demandeurs d’asile ayant commis des crimes », a affirmé le ministre de la Justice et de l’Immigration, Morgan Johansson. « Si vous pensez que nous avons protégé 143 000 réfugiés syriens depuis 2011, vous allez avoir de la misère à les retrouver dans nos statistiques du crime », poursuit-il.
Malgré tout, le taux de chômage des citoyens nés à l’étranger sont à peu près trois fois plus élevés que pour les natifs suédois. Le logement et les problèmes sociaux sont répandus dans certaines zones qui ont accueilli plusieurs réfugiés. « Nous devons travailler plus fort sur l’intégration afin que ces personnes fassent partie de la société », reconnaît le ministre Johansson.
« À partir de tout ce qu’on connait des Européens, tenant compte de notre histoire, voilà à quoi on en arrive si on joue avec différentes religions ou groupes ethniques les uns contre les autres. Ça ne va jamais bien se terminer », conclut-il.
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