Charmant film sur l’adolescence qui s’adresse pour une rare fois à un public plus mature et adulte, The Edge of Seventeen vaut surtout l’écoute pour sa lumineuse distribution plus que pour la trace qu’il laisse dans le cinéma hollywoodien. Un choix tout recommandé pour les froides soirées d’hiver.
L’excellent Woody Harrelson aura rarement été aussi amusant que dans le rôle de l’enseignant que tous auraient souhaité avoir dans sa vie. Mieux, sa complicité avec l’ingénue Hailee Steinfeld fait du sympathique The Edge of Seventeen un film sur l’adolescence qui se démarque ici et là de ses confrères en camouflant les craintes et interrogations des adultes sur les adolescents et l’adolescence en un film pour les jeunes adultes.
Bien sûr, le genre, à l’image des films jeunesse et autres produits de Disney bourrés de valeurs et de bons sentiments, permet surtout de cultiver une idéologie et des visions de la vie qui poussent (faussement) les adultes en devenir vers un mode de vie qu’ils garderont subtilement ancré dans leur esprit. C’est dans le même angle qu’on retrouve dans le film qui nous intéresse les incertitudes de notre protagoniste, la jeune Nadine, qui trouve difficilement sa raison de vivre et sa place dans la société. Le classique ultime. Sans oublier que comme dans presque tous les contes, elle perd un de ses parents en bas âge.
S’ensuivra par la suite ses problèmes avec sa meilleure amie, sa mère veuve, son frère aîné et ses pulsions sexuelles de plus en plus dérangeantes, alouette. Certes, si l’humour est omniprésent et que les situations tout comme les savoureuses répliques font preuve d’une perspicacité rafraîchissante, on n’a peut-être pas la même justesse comme dans des œuvres tel The Spectacular Now, Me and Earl and The Dying Girl ou même The Way Way Back, de brillants exemples du genre. Comme quoi la naïveté et le côté véritablement « adolescent » de l’entreprise finit par manquer dans ce film qui n’assume jamais véritablement sa perspective de la raison (puisqu’il croit à tort avoir un peu trop raison, ce, peu importe de quelle bouche les vérités peuvent bien sortir).
Néanmoins, The Edge of Seventeen séduit la plupart du temps et si certains détours sont aussi irréalistes que dans d’autres productions américaines et que la finale paraît aussi simple et forcé que dans An Education (l’intérêt amoureux sera particulièrement agaçant), on gardera surtout en tête le sourire qu’il nous poussera au visage et l’envie d’être ami avec Woody Harrelson.
En rappel, ma critique lors de sa sortie en salles.
6/10
The Edge of Seventeen ou 17 ans, sérieusement? en version française est disponible en format Blu-Ray et format DVD dès aujourd’hui au Québec via VVS Films.