Le 9 janvier, les Islandais ont appris que la nouvelle coalition sera formée par les conservateurs du Parti de l’indépendance, le nouveau parti libéral Viðreisn et le parti de centre représentant les employés de l’État, Bright Future. La corruption pèse toujours sur l’Islande.
À l’élection du 29 octobre, le Parti de l’indépendance a remporté plus de sièges que les autres partis, mais pas assez pour remporter la majorité et prendre le pouvoir. Les autres partis s’opposaient aux conservateurs pour diverses raisons dont les scandales financiers survenus sous leur administration, ainsi que pour avoir refusé l’adhésion de l’Islande à l’Union européenne (UE) sans avoir consulté la population. D’ailleurs, ce dernier enjeu a amené un membre du Parti de l’indépendance à démissionner pour créer son propre parti: Viðreisn.
Pendant plus de deux mois, le dilemme des politiciens a été de former une coalition à trois partis avec le Parti de l’indépendance ou de former une coalition à cinq partis sans les conservateurs. Après avoir échoué la formation d’une coalition de droite, les conservateurs se sont résignés à laisser le mandat au deuxième parti qui a reçu le plus de votes, le Parti vert-gauche. À ce moment, le mandat est passé à l’hémisphère gauche, sans succès. À leur tour, les Pirates en tant que troisième parti en importance ont tenté de former une coalition à cinq partis, mais ils ont rendu le mandat après dix jours.
Après avoir passé les fêtes sans gouvernement, les Islandais ont pris connaissance le 9 janvier de la coalition qui formera le gouvernement: Parti de l’indépendance, Viðreisn et Bright Future. La plateforme commune a été annoncée, mais rien n’indique si le nouveau gouvernement projette de faire adhérer l’Islande à l’UE ou non. Par contre, le quotidien Washington Post a rappelé le 11 janvier que le nouveau premier ministre, Bjarni Benediktsson est impliqué dans le scandale des Panama Papers comme son prédécesseur Sigurdur David Gudmundsson. L’Islande a été classée le plus corrompu des pays scandinaves en 2016, d’après le Transparency International’s Corruption Perceptions Index (CPI), rapporte Reykjavik Grapevine du 25 janvier.
Les Québécois auraient tort d’ignorer le dénouement de la politique islandaise prétextant que ce petit pays compte si peu que 300 000 habitants, pour en revanche prendre exemple sur les 324 millions d’Américains. Sur le plan démographique, la société québécoise chiffrée à 8 millions d’habitants est beaucoup plus près du peuple nordique que du géant du sud.
À l’échelle canadienne, c’est l’inverse.