Laurence Cardin
La Batsheva Dance Company est venue présenter au public montréalais Last Work, oeuvre du chorégraphe résident et directeur artistique de la compagnie, Ohad Naharin. Le public montréalais a pu se familiariser avec le travail du célèbre chorégraphe et de la compagnie israélienne qui en est à sa troisième visite depuis 2004.
Dans Last work, Naharin repousse une fois de plus les limites de sa danse. Ce dernier opus met en scène 18 danseurs fulgurants dans la technique développée par le chorégraphe baptisée « gaga ». Les corps se disloquent, les membres sont désarticulés, le tout dans une amplitude épatante. Le chorégraphe brise la gestuelle, tantôt les mouvements sont lents et langoureux, tantôt ils sont rythmés et accélérés, mais toujours exécutés avec une précision fulgurante.
Dans la forme, Last work est somme toute une œuvre épurée, la scène est presque vide, à l’exception d’une coureuse à l’arrière-plan vêtue d’une robe bleue, dont la course et la quête meubleront la pièce entière. L’œuvre s’ouvre et quelques danseurs s’approprient lentement la scène dans une gestuelle énigmatique en incarnant d’étranges créatures dans une énergie bestiale, telle une tribu sans maître. La force et la présence du groupe percutent, les 18 danseurs nous hypnotisent et nous tiennent en haleine pendant plus de 60 minutes. Leurs déplacements et leurs mouvements envoûtent, ils sont en transe et suivent un crescendo devenant chaotique. L’œuvre se termine finalement un peu rapidement avec des interventions très figurées, qui apportent cependant un certain sens à l’œuvre, mais manquant de subtilités.
Last work, est présenté à la Place des arts jusqu’au 21 janvier 2017
Pour découvrir le processus créatif et le langage chorégraphique unique de Ohad Naharin, voyez également le documentaire Mr gaga, sur les traces d’Ohad Naharin, présenté au cinéma Beaubien.
Les Grands ballets canadiens reprendront l’œuvre encensée Minus One d’Ohad Naharin, pièce maîtresse de leur répertoire, du 23 mars au 1er avril 2017 à la Place des arts.