Un futur pas si lointain; plusieurs mégacorporations font alliance avec les diverses agences spatiales de la planète pour envoyer un équipage vers la Planète rouge. L’objectif? Établir une présence permanente à l’extérieur de notre monde natal. Bienvenue dans Mars, une télésérie à la fois oeuvre de fiction et documentaire.
Mars! Mars, la planète du dieu de la guerre. Mars, la voisine de la Planète bleue. Mars, la vieille planète asséchée et désertique. Mais l’est-elle vraiment? Pour tenter de répondre à l’éternelle question de la possible présence de vie ailleurs dans l’univers, un équipage quitte la Terre pour un aller simple vers Mars.
Sur Terre, justement, ce ne sont pas les personnages de la télésérie qui s’expriment, mais plutôt des experts contemporains qui parlent de leur passion pour l’exploration spatiale. Elon Musk, fondateur et patron de SpaceX, dont l’objectif ultime est l’établissement d’une base permanente sur Mars; Bill Nye, à la tête de la Planterary Society; sans oublier Buzz Aldrin et son fameux chandail Get Your Ass To Mars… ces experts passionnés par l’espace et par Mars (et bien d’autres intervenants tout aussi connus) se font un plaisir d’aborder diverses questions liées à l’exploration de notre voisine stellaire. Besoins logistiques, méthodes de propulsion, temps de voyage, impact sur l’équipage, construction d’abris… Rien n’échappe à l’oeil vigilant de Justin Wilkes, le créateur de l’émission, et de son équipe.
Pour les responsables de cette minisérie diffusée à la fin de l’automne dernier sur les ondes des chaînes américaines National Geographic et FX, il est essentiel de respecter les détails d’une éventuelle véritable mission vers Mars. Point de sons dans le vide quasi-total de l’atmosphère martienne, cultiver des plantes et s’adapter à la vie sur une autre planète s’avère particulièrement difficile, ou encore les gestionnaires, sur Terre, se retrouvent aux prises avec une mission dangereuse qu’il est impossible d’annuler à la première embûche.
Car embûches il y aura, bien entendu. Après tout, une série de fiction serait fort ennuyeuse s’il n’y avait pas un aspect dramatique pour pimenter le tout. Paradoxalement, autant les créateurs de Mars, Justin Wilkes en tête, semblent avoir voulu faire correspondre les événements aux conditions actuelles sur la planète, y compris les facteurs qui entrent en ligne de compte lorsque vient le temps d’évaluer les capacités d’adaptation, autant l’importance accordée au côté « excitant » de la chose fait en sorte que l’oeuvre tombe éventuellement dans l’excès.
Sans vouloir donner trop d’informations, le cumul d’événements dramatiques, voire dangereux, aurait normalement entraîné l’annulation de la mission martienne et le rapatriement des astronautes sur Terre. S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à la NASA et aux autres agences, après plusieurs catastrophes sur Terre ou au retour vers le plancher des vaches, c’est bien un excès de prudence. Mais le spectateur doit être diverti, quitte à provoquer un clash entre les parties documentaires et la fiction pure et simple.
Pour les gens désirant quelque chose à mi-chemin entre le cours magistral sur la planète Mars et une série dramatique, Mars devrait combler les attentes. Il y a aussi, bien sûr, l’excellente trilogie Mars la Rouge, Mars la Verte et Mars la Bleue de Kim Stanley Robinson, avec ses descriptions scientifiques rigoureuses et son scénario enlevant, ou encore The Martian, d’Andy Weir. Mais qui sommes-nous pour recommander des livres, plutôt que six épisodes d’une minisérie?