Ça pourrait être en Virginie, au Dakota ou à Vancouver, mais une chose est sûre: en 2017, il y aura d’autres affrontements autour d’un pipeline.
Les groupes amérindiens qui ont obtenu le 4 décembre une victoire au Dakota du Nord ont été prévenus que cette victoire pourrait être renversée par le nouveau gouvernement à Washington, ou que le futur tracé du pipeline pourrait les laisser insatisfaits. Mais même si la compagnie Energy Transfer Partners (ETP) allait jusqu’à abandonner son projet, la compagnie Dominion Natural Resources pourrait devenir la nouvelle cible des environnementalistes: elle vient d’obtenir le feu vert des autorités fédérales pour son pipeline de l’Atlantique, qui devra passer à travers la Virginie et la Caroline du Nord. Et du côté canadien, le premier ministre Trudeau a autorisé en décembre deux projets, un nouveau pipeline de l’Alberta jusqu’au Wisconsin, et l’élargissement du pipeline TransMountain, qui traverse les Rocheuses jusqu’au port de Burnaby, près de Vancouver. Les autochtones de Colombie-Britannique ont déjà promis de s’y opposer, tandis que les groupes environnementaux et jusqu’au maire de Vancouver, s’insurgent contre l’achalandage accru de pétroliers que cela impliquera.
Or, à en croire le magazine ThinkProgress, « le temps et l’argent » seraient du côté des opposants aux pipelines. La compagnie ETP risque de perdre des investisseurs si le projet tarde trop. Qui plus est, les forces du marché sont moins favorables aux gisements du Dakota qu’en 2014, lorsque ce projet avait été lancé: le pétrole du gisement Bakken se baladait alors à 100 $ le baril, contre environ 50 $ actuellement. Quant aux Premières nations de Colombie-Britannique, elles ont déjà l’expérience d’une victoire, contre le pipeline Northern Gateway en 2015.
En fait, c’est l’annulation du pipeline canado-américain Keystone, en novembre 2015, qui semble avoir donné des ailes aux opposants: le magazine Inside Climate News recense une quinzaine de projets d’infrastructures (pipelines, terminaux pétroliers) arrêtés ou retardés depuis Keystone, par un mélange d’opposition citoyenne et de pressions du marché.