Des millions d’heures perdues, des trajets rallongés de 50%, des millions de litres d’essence consommés en pure perte, et des pertes avoisinant les 300 millions $ par année: voilà les conclusions sans appel d’une étude réalisée pour l’Association canadienne des automobilistes (CAA) et publiée mercredi.
Le rapport, intitulé Quand tout s’arrête: évaluation des pires points d’engorgement au Canada, précise que si les autoroutes torontoises 401 et 404 occupent les 1ère et deuxième positions des tronçons de route les plus congestionnés au pays, Montréal occupe cinq des 20 positions de l’étude, tandis que la capitale québécoise se classe au 17e rang. La ville quadricentennaire est d’ailleurs la seule agglomération de taille moyenne de ce « top 20 », précise le CAA.
Du côté de Montréal, Le tronçon de l’autoroute 40 entre Pie-IX et l’autoroute 520 occupe la 3e position, tandis que suit de près, au 5e rang, la portion de l’autoroute 15 située entre la 40 et le chemin de la Côte-Saint-Luc. Trois autres tronçons, respectivement aux 8e, 14e et 16e rangs, « complètent » malheureusement la présence de Montréal, peut-on lire dans le communiqué annonçant l’étude.
À elles seules, ces cinq zones d’engorgement entraîneraient plus de trois millions d’heures de retard, une perte de productivité équivalente à 75 millions $, et sept millions de litres d’essence brûlés inutilement.
Si les tronçons montréalais se classent derrière ceux de Toronto, la vitesse moyenne à laquelle on s’y déplace est inférieure : il faut donc plus de temps pour parcourir des distances similaires, précise-t-on. « Même si les automobilistes finissent par en faire malgré eux leur lot quotidien, cette forte représentation au sein de cette liste rappelle l’importance de s’attaquer au problème. CAA-Québec le répète : une solide gouvernance dans la métropole est essentielle pour planifier le transport à long terme. Certes, la création de l’Autorité régionale de transport métropolitain, qui aura notamment comme mandat de proposer des normes de gestion du réseau artériel métropolitain, représente un pas dans la bonne direction à l’égard des transports collectifs. Mais en fin de compte, les autorités responsables ont le devoir de poursuivre leurs efforts afin de faciliter les déplacements des usagers et éviter ainsi cette perte de productivité associée à la congestion », indique Sophie Gagnon, vice-présidente communications et affaires publiques chez CAA-Québec.
Plus au nord, à Québec, c’est le tronçon de l’autoroute 73 (Henri-IV), entre le chemin des Quatre-Bourgeois et l’avenue Dalquier (sortie Versant-Nord/Chemin Sainte-Foy), qui fait de Québec la seule agglomération de taille moyenne au Canada à figurer dans cette étude.
À noter que le CAA réclame l’élargissement de l’autoroute, alors que plusieurs acteurs de la société civile exigent plutôt la multiplication des modes de transport en commun pour alléger la circulation automobile dans ce secteur.
Au total, les embouteillages entraîneraient près de 80 000 heures de retard, 1,8 million $ en productivité perdue, ainsi qu’un million de litres de carburant gaspillés.
« Les automobilistes versent annuellement plus de 3 milliards de dollars en taxes diverses. Pour CAA-Québec, il est prioritaire d’organiser la circulation des individus et des biens en anticipant les besoins à long terme sans pour autant laisser de côté le potentiel des transports collectifs qui font partie de l’équation. Finalement, ce ne sont pas les gestes spectaculaires qui comptent, mais bien l’efficacité. Et c’est aussi ce qui nous permet de dire que l’argent public est bien géré », estime Mme Gagnon, après avoir indiqué que l’étude avait été transmise aux différents paliers de gouvernement.