Le Santa Claus américain, le Père Noël québécois et le Saint-Nicolas européen vont devoir se tasser dans leur traîneau pour faire une place à Yule Lad, leur homologue islandais. Sur l’île nordique, on célèbre une autre version de la fête de Noël.
Selon un sondage de Market and Media Research (MMR), 46,4% des Islandais vont servir le hamborgarhryggur comme pièce de résistance à la veille de Noël. Un plat traditionnel devenu populaire en Islande dans les années 1940 et 1950. Malgré la fierté des Islandais pour leur agneau, seulement 9,6% vont en manger à Noël et 8 % mangeront de la dinde ou du lagopède cette année.
Le hamborgarhryggur consiste en des côtes levées de porc fumé. On fait d’abord bouillir le morceau de viande pendant 45 minutes avec du jus d’ananas ou du vin rouge et un peu de ketchup ou de la moutarde, d’après les goûts de chacun. Après avoir laissé le morceau de viande refroidir, on le dépose dans un pan allant au four avec du sucre brun et un peu de jus d’ananas. Le tout est cuit au four de 10 à 15 minutes, rapporte Reykjavik Grapevine.
« Tout le monde peut se retrouver dans une situation où ils n’ont nulle part où célébrer les fêtes », affirme la directrice du National Queer Organization, María Helga Guðmundsdóttir à Reykjavik Grapevine le 13 décembre. « Par exemple, quelques personnes qui sont venues nous voir sont des demandeurs d’asile et ils n’ont pas un grand réseau social, mais veulent se retrouver dans un environnement où ils peuvent célébrer librement les fêtes. D’autres veulent simplement se sentir en sécurité et se sentir mieux à Noël », poursuit la directrice qui ouvrira les portes du local de l’organisme de 17h00 à 23h00, le 24 décembre.
À la capitale Reykjavik et dans la ville de Reykjanes, l’organisation d’aide aux familles estime que 860 familles, soit 2400 personnes dont plusieurs enfants vivent dans la pauvreté, rappelle IceNews le 17 décembre. « Il y a un groupe qui nous préoccupe, ceux qui ont été marqués par la crise économique de 2008. Ces gens ont perdu leur propriété et sont sans-emploi depuis un certain temps », affirme la présidente de l’organisme, Asgerdur Jona Flosadottir. Aujourd’hui, ces gens louent des logements à des coûts très élevés étant donné que les prix sont montés en flèche à cause du tourisme.
Peu de temps avant la période des fêtes, la représentante du Parti Pirate, Birgitta Jónsdóttir a critiqué l’Église nationale sur les ondes de la radio Harmaggedon. L’Église a reçu une augmentation de 1 134 millions ISK sur un budget total de 2 billions ISK. Pour la Pirate, cette somme devrait être allouée au système de santé. « Je pense à quel point ce serait aimable de la part de l’Église de donner cette somme au système de santé, je pense que ce geste serait très chrétien », a-t-elle affirmé.
Destination dispendieuse
Selon le moniteur de recherche TravelMyth, les chambres d’hôtel de Reykjavik sont les plus dispendieuses d’Europe pendant la période des fêtes. Une simple chambre d’hôtel à la veille de Noël coûte en moyenne 36 000 ISK, ce qui est plus qu’à Londres (35 000 ISK), à Paris (29 000 ISK), à Rome (23 000 ISK) et à Amsterdam (23 000 ISK), rapporte Reykjavik Grapevine le 20 décembre.
Une tendance s’est développée ces dernières années à Reykjavik, la communauté artistique composée de jeunes artistes et de membres de grandes galeries commerciales expose leurs œuvres avant Noël. L’événement permet aux artistes d’arrondir leurs fins de mois, ainsi que de « se rassembler pour célébrer », a affirmé l’artiste propriétaire de la Gallery Irma, Katrin Inga Jonsdottir à IceNews le 16 décembre.
L’Islande va célébrer Noël sans nouveau gouvernement. Après une semaine de discussions, les Pirates ont rendu le mandat au président Guðni Th. Jóhannesson le 12 décembre. L’option d’un gouvernement minoritaire est sur la table, désormais.