La jeune auteure de théâtre Véronique Grondines poursuit son apprentissage du métier avec sa nouvelle pièce Poupées de chiffon, une oeuvre sur les amitiés qui tentent tant bien que mal de résister au passage du temps, qui fait l’objet d’une série de lectures publiques à l’Espace La Risée.
Trois jeunes femmes. Trois jeunes adultes qui se sont connues au secondaire, et qui ont vieilli ensemble, en accumulant expériences et souvenirs plus ou moins agréables. Mais c’est de ces accumulations d’anecdotes que naissent les véritables amitiés.
Autour de ce trio, la présence intangible mais inaliénable de Julie, sorte de colle sociale à laquelle adhèrent nos trois protagonistes, réunies pour un « souper de filles ». Cette Julie est à la fois un modèle à atteindre et à éviter à tout prix. Et sans elle, nos héroïnes semblent tourner en rond, femmes précipitées dans un monde pour grands dont elles ne saisissent pas encore l’ensemble des codes, et duquel elles semblent vouloir s’échapper par tous les moyens possibles.
Faut-il se résigner devant l’inéluctable avancée du temps? Faut-il plutôt s’accrocher à la jeunesse et tenter de revivre, encore et encore, les bons moments du passé? Ou peut-on en fait parvenir à un délicat équilibre entre nostalgie d’une liberté insouciante et responsabilités d’une « grande personne »?
Si Poupées de chiffon trouvera un écho plus marqué chez la gent féminine, particulièrement les femmes se retrouvant, dans la vingtaine, au centre d’une tempête parfaite mêlant bien souvent études, travail, et pression sociale pour fonder une famille, acheter une maison et « rentrer dans le moule », l’oeuvre plaira également aux hommes. Après tout, ce n’est pas parce qu’ils ne s’occupent pas d’un éventuel accouchement qu’ils ne subissent pas les mêmes pressions, qu’ils ne s’inquiètent pas eux aussi à propos de leur avenir professionnel et personnel.
Avec Poupées de chiffon, Véronique Grondines continue de poser les premiers jalons d’une carrière qui devrait s’avérer fort intéressante. À voir à l’Espace La Risée, jusqu’au 3 décembre.