L’annonce, vendredi avant-midi, de l’ajout de trois nouvelles stations du Réseau électrique métropolitain (REM) a semblé plaire aux grands acteurs économiques de la région montréalaise. Chez l’opposition à l’hôtel de ville, cependant, on affirme que c’est bien cher payé pour peu de résultats.
Dans un point de presse donné vendredi, le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Michael Sabia, a ainsi confirmé la construction de trois stations supplémentaires dans le cadre du projet de construction du réseau de trains électriques automatiques, stations qui seront entre autres connectées au réseau existant du métro de Montréal.
Comme l’écrit Radio-Canada, deux des stations, Édouard-Montpetit et McGill, disposeront d’un lien direct avec les stations du métro du même nom, tandis que la troisième, ajoutée dans le Bassin Peel, desservira Griffintown, où l’offre de transport en commun est pour l’instant déficiente.
Selon M. Sabia, les usagers qui emprunteront la station McGill pourront atteindre la station Édouard-Montpetit en 3 minutes, comparativement à 30 minutes actuellement.
La CDPQ et la Ville de Montréal verseront chacun 100 millions de dollars de plus qu’ils ne le prévoyaient au départ pour financer ce nouveau développement, dont la facture atteindra 400 millions $, pour un total de 5,9 milliards $ pour l’ensemble du projet. Le reste de l’argent doit venir de Québec et d’Ottawa. M. Sabia s’attend à ce qu’une décision finale soit prise au cours de l’hiver, précise le diffuseur d’État.
Chez la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), on accueille très favorablement ce changement aux plans du REM, et on estime que cela « répond aux recommandations formulées par la CCMM lors des consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, en septembre dernier », en plus de « faire écho au mémoire de la CCMM déposé dans le cadre des consultations sur la Stratégie centre-ville, au début du mois de novembre ».
« Les trois nouvelles stations annoncées par CDPQ Infra et la connexion du REM à trois lignes de métro plutôt qu’à une seule constituent une excellente nouvelle et répondent aux recommandations de la Chambre. Le REM est un projet porteur pour l’économie de Montréal. Il contribuera à désengorger le réseau routier et desservira des secteurs de l’île qui sont actuellement mal desservis par le réseau de transport collectif. Les bonifications annoncées aujourd’hui viennent renforcer un projet qui était déjà exemplaire », a ainsi déclaré Michel Leblanc, président de la CCMM.
Après les fleurs, le pot
Son de cloche particulièrement différent chez Projet Montréal, qui dénonce la facture refilée par la division Infrastructures de la Caisse de dépôt, en plus de l’absence d’implication du maire Denis Coderre.
Se disant « heureux » que la CDPQ « ait entendu notre appel » et s’engage à construire trois stations supplémentaires, le parti dirigé par Luc Ferrandez a, par la voix des conseillers municipaux Sylvain Ouellet et Craig Sauvé, estimé que Montréal ne devrait pas avoir à débourser autant d’argent pour des stations supplémentaires.
Pour M. Ouellet, d’ailleurs, il est surprenant que « Montréal soit la seule Ville concernée par le projet qui doit débourser de l’argent pour avoir des stations », alors que « Brossard, Pointe-Claire ou Laval » n’ont eu à délier davantage les cordons de la bourse.
« Cette iniquité est gênante et le fait que le maire Coderre l’appuie sans mot dire est inacceptable », a-t-il poursuivi. Quant à M. Sauvé, il déplore que le premier magistrat « continue d’offrir un chèque en blanc » à la CDPQ.
Selon l’échéancier initial, les premiers trains doivent circuler dès 2020 sur le circuit du REM.