Une prise de position tout à la fois contre le sexisme, la discrimination et l’anti-intellectualisme. C’est une lettre rédigée à la hâte par cinq femmes scientifiques dans la foulée de l’élection de Trump, mise en ligne le 17 novembre avec 500 signatures, et qui a déjà dépassé, après quelques jours, le cap des 5000 appuis.
« Dans cette ère d’anti-science et de désinformation, nous, femmes de science, réaffirmons notre engagement à construire une société plus inclusive et une démarche scientifique. Nous rejetons la rhétorique haineuse qui s’est fait entendre pendant l’élection présidentielle américaine ; qui a visé les minorités, les femmes, les LGBTQ, les immigrants et les handicapés ; et qui a tenté de discréditer le rôle de la science dans notre société. Plusieurs parmi nous se sentent personnellement menacées par cette rhétorique antagoniste et destructrice et nous nous tournons les unes vers les autres pour comprendre, nous donner de la force et regarder vers l’avant. Nous sommes membres de groupes raciaux, ethniques et religieux minoritaires. Nous sommes des immigrants. Nous sommes des gens avec handicaps. Nous sommes LGBTQ. Nous sommes des scientifiques. Nous sommes des femmes. »
« C’est plus qu’une lettre », explique sur son blogue la coauteure Kelly Ramirez, chercheuse américaine à l’Institut néerlandais d’écologie. « C’est le premier pas d’un engagement envers les autres et d’une action pour notre science, notre pays et la santé de notre planète. »
« Notre travail n’a pas commencé avec cette élection », rappelle la lettre, mais cette élection a martelé combien la marche vers davantage d’égalité et de diversité dans notre société était encore longue. « En tant que femmes scientifiques, nous avons le pouvoir de prendre des actions pour accroître la diversité en science et ailleurs. »
Entre autres actions évoquées dans leur lettre :
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« Sortir de nos disciplines de recherche pour communiquer notre science » ;
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« Démontrer aux jeunes filles et aux femmes qu’elles sont les bienvenues et en science et qu’on a besoin d’elles » ;
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« Utiliser le langage de la science pour jeter un pont par-dessus ce qui divise les sociétés et pour contribuer à la diplomatie internationale. »