Le Canada se débarrassera de ses polluantes centrales électriques au charbon d’ici 15 ans. Du moins, voilà ce qu’a annoncé lundi la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, dans le cadre d’une politique visant non seulement à réduire les émissions de particules nocives pour l’environnement, mais aussi à stimuler les investissements et la création d’emplois.
Dans une déclaration transmise par voie de communiqué, le ministère précise que la disparition progressive de ce mode de production d’énergie permettra de réduire les émissions polluantes nationales de l’ordre de cinq mégatonnes, ce qui équivaudrait « au retrait de 1,3 million de voitures de nos routes ».
« Le gouvernement du Canada soutiendra cette transition par l’intermédiaire de la Banque de l’infrastructure du Canada pour financer les projets, comme ceux visant les réseaux d’électricité modernes viables sur le plan commercial entre les provinces et les territoires », précise Ottawa.
La démarche s’inscrit aussi dans une perspective de réduction des émissions de GES de 80 à 90 % d’ici 2030, afin de respecter l’Accord de Paris signé l’an dernier dans le cadre de la COP21. Cet accord non-contraignant presse les États signataires d’adopter des mesures permettant de limiter à 2 degrés Celsius le réchauffement de la température mondiale, voire même 1,5 degré.
Ottawa dit par ailleurs espérer pouvoir « travailler avec les provinces et les syndicats afin que les travailleurs touchés par l’accélération de l’élimination progressive de la production d’électricité à partir du charbon prennent part à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone ». Si le Québec ne sera pas touché par ces nouvelles mesures, en raison de son utilisation de l’hydroélectricité, les Prairies devront modifier leurs programmes de production d’énergie.
« Retirer les centrales au charbon traditionnelles de notre panier d’énergies pour les remplacer par des technologies moins polluantes réduira de façon considérable nos émissions de gaz à effet de serre, améliorera la santé des Canadiens et sera grandement profitable aux générations futures. Cela envoie au monde un signal clair : le Canada est un excellent endroit où investir dans l’énergie propre », a poursuivi Mme McKenna.
Au pays, la production d’énergie à partir du charbon compte pour 75% des émissions de GES du secteur énergétique, et plus de 8% des émissions totales. Ces centrales produisent entre autres du dioxyde de soufre, de l’oxyde d’azote et des polluants à base de mercure, qui ont tous des effets délétères sur l’environnement, mais aussi sur la santé des habitants.
Par ailleurs, l’Office national de l’énergie estime que les capacités éoliennes sont 20 fois plus importantes aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Pour l’énergie solaire, on parle plutôt d’un facteur multiplicatif de 125.
Pour Ottawa, l’objectif consiste à faire passer à 90 %, d’ici 2030, la part de sources énergétiques sans émissions polluantes.