Dans une maison barricadée, un couple s’éveille juste à temps pour être capturé par des bandits vêtus de masques à gaz. L’objectif des brigands? L’argent gardé dans un coffre-fort. Mais est-ce vraiment le cas?
Sorti à la fin de la semaine dernière et disponible sur la version canadienne de Netflix, ARQ est un film de science-fiction réalisé et scénarisé par Tony Elliott. Celui-ci, qui a entre autres déjà travaillé comme scripteur pour la télésérie de SF Orphan Black, s’aventure ici en territoire risqué en proposant une aventure en vase clos s’articulant autour du concept du voyage dans le temps.
Car les bandits ne désirent pas vraiment l’argent que le personnage principal, Renton (Robie Amell), garde précieusement dans un coffre-fort. L’objet de leur intérêt – du moins, l’objectif de certains des brigands – est plutôt l’ARQ, une étrange machine bourdonnante qui s’avère rapidement être en mesure d’enfermer les occupants dans une bulle temporelle où les mêmes trois heures et des poussières s’égrènent sans interruption. Renton, son ex-copine Hannah (Rachael Taylor) et les trois malfrats semblent donc condamnés à revivre continuellement cette matinée aux accents sinistres. Et au fur et à mesure que Renton tente diverses actions pour sortir vivant de l’aventure, pour en fait chaque fois revenir à la case départ, les secrets de l’ARQ seront peu à peu dévoilés.
Les histoires de science-fiction portant sur le voyage temporel représentent un véritable champ de mines scénaristique. Les notions de causalité et de paradoxe finissent bien souvent par entraîner le film (et le public) dans des terres inexplicables, favorisant ainsi l’apparition d’incongruités qui auront tôt fait de nuire à la qualité du produit final.
ARQ n’échappe hélas pas à cette règle. Le scénario emprunte ainsi quelques raccourcis grossiers qui passent pratiquement inaperçus en raison de la frénésie des événements, tout en comblant des vides conséquents.
Pourtant, tout n’est pas bon à jeter dans ce film, bien au contraire. Le contexte du film – une guerre mondiale tournant autour de la raréfaction des sources d’énergie ayant précipité la division du monde entre une mégacorporation sanguinaire et une bande de rebelles idéalistes – est correctement expliqué, sans toutefois tomber dans les surexplications et les monologues inutiles, chose qui n’est pas donnée à tous les films. Ce faisant, Tony Elliot jette les bases pour d’autres films ou courts-métrages qui pourraient se dérouler dans le même univers.
ARQ – le film comme la machine, en fait – baigne dans le mystère, et le long-métrage ne fait que soulever un coin du voile. Suffisamment pour qu’on puisse correctement situer les personnages et comprendre leurs motivations – particulièrement alors que les itérations de la même matinée se suivent, mais ne se ressemblent pas -, mais sans ruiner la possibilité de prendre le cinéphile par surprise. Ce que le film réussit à faire, d’ailleurs.
ARQ est donc un film plus que compétent, et les amateurs de science-fiction rempliront agréablement un peu plus d’une heure trente de leur temps s’ils disposent déjà d’un abonnement à Netflix.