Dans la foulée d’une série d’accidents mortels impliquant des cyclistes qui ont suscité la colère et l’indignation des citoyens comme des politiciens municipaux, la Ville de Montréal a dévoilé mercredi midi sa stratégie « Vision zéro » en matière de sécurité routière.
Selon une déclaration transmise par voie de communiqué alors que le maire Denis Coderre dévoilait les grands pans de cette même politique au cours d’une conférence de presse, « la stratégie Vision zéro accident présente une série d’actions à court terme, des gestes très concrets pour assurer la sécurité des plus vulnérables. Vous le savez, le bilan routier s’améliore d’année en année, mais je ne veux pas jouer avec les chiffres : un mort, c’est un mort de trop. Nous voulons assumer un leadership canadien avec la création d’un réseau canadien des villes pour une Vision zéro accident ».
Révision de la politique sur le camionnage; réaménagement des rues et des intersections pour tenir compte des déplacements durables, et plus particulièrement en vélo; abaissement généralisé des limites de vitesse sur l’ensemble du territoire… l’administration Coderre dit vouloir adopter le modèle suédois en matière de transport et de protection des citoyens.
Montréal affiche également son désir d’élaborer une série d’actions autour du terme « 3E », qui porte sur l’ingénierie (l’aménagement, les technologies, les véhicules), l’éducation et la sensibilisation, ainsi que le contrôle policier. Rappelons que l’intensification des contrôles policiers autour des voies cyclables, histoire de punir les amateurs de vélo contrevenant au Code de la sécurité routière, avait entraîné une réaction épidermique de la part de certains partisans de la Petite Reine, ceux-ci estimant que le Code était justement dépassé et que les mêmes normes ne pouvaient pas s’appliquer aux vélos et aux automobiles.
Dès 2014, en fait, la mort de Mathilde Blais, fauchée sur son vélo par un camion alors qu’elle circulait sous le viaduc Rosemont, sur le Plateau Mont-Royal, avait poussé Québec à annoncer la révision du Code de la sécurité routière, une première en plus de 30 ans. Deux ans et plusieurs ministres du Transport plus tard, le gouvernement libéral n’a toujours pas dévoilé ses nouvelles normes, malgré les appels du pied de l’organisme Vélo Québec, mais aussi du maire Coderre.
Faut de gestes concrets de la part du cabinet du premier ministre Philippe Couillard, l’administration montréalaise dit vouloir soit poursuivre, soit entamer le réaménagement de plusieurs intersections jugées dangereuses pour les cyclistes, principalement au centre-ville de Montréal, mais également sur l’avenue Côte-Saint-Catherine et autour des rues Lionel-Groulx et Atwater.
À la fin de 2017, on devrait donc compter 76 intersections munies de nouveaux feux à piétons à décompte numérique, 67 intersections réaménagées et sécurisées, ainsi que 57 passages inférieurs bénéficiant de mesures de sécurité additionnelles.
« Le transport en vélo connaît un élan sans précédent avec l’expansion du réseau cyclable quatre saisons; c’est pourquoi nous devons adapter nos façons d’aménager les rues, les passages inférieurs et les intersections, des endroits hautement fréquentés où le risque d’accident doit continuer à diminuer. Évidemment, les usagers doivent aussi être sensibilisés », a déclaré Marc-André Gadoury, responsable des dossiers vélo au sein de l’administration Coderre, après avoir rappelé qu' »aujourd’hui, près d’un déplacement sur cinq s’effectue par transport actif à Montréal ».
Un commentaire
Une plaque d immatriculation sur les velo amènerait de l argent pour sécuriser le reseau et la possibilité de denoncer les délinquants