Donald Trump a jugé mercredi que le président russe Vladimir Poutine faisait un meilleur chef d’État que Barack Obama, tentant de s’imposer dans un forum télévisé face à Hillary Clinton comme le mieux à même de réaffirmer la puissance américaine.
Le candidat républicain et sa rivale démocrate, Hillary Clinton, sont apparus l’un à la suite de l’autre à l’antenne de la chaîne de télévision nationale NBC, lors d’un forum à New York consacré aux questions de défense.
Pour Donald Trump, les généraux américains ont trop longtemps fait les frais des choix de Barack Obama et de son ex-secrétaire d’État, Hillary Clinton.
« Je pense que sous la direction de Barack Obama et Hillary Clinton, les généraux ont été réduits à néant. Ils ont été diminués à un point tel que c’est une honte pour notre pays », a-t-il dit devant un public comptant d’anciens combattants.
Clinton a été pour sa part à nouveau interrogée sur la polémique fleuve de sa campagne, l’usage d’une boîte de messagerie personnelle alors qu’elle était secrétaire d’État de 2009 à 2013.
Le directeur de FBI James Comey a jugé en juillet la candidate « extrêmement négligente » dans sa gestion d’informations confidentielles, sans toutefois recommander de poursuites à son égard.
Paraissant agacée, Hillary Clinton a répondu: « J’ai fait exactement ce que j’aurai dû faire et je prends cela très au sérieux, cela a toujours été le cas, et cela le sera toujours. »
Le candidat républicain a pour sa part fait l’éloge de Vladimir Poutine et a dit soutenir une alliance américano-russe pour combattre l’organisation djihadiste État islamique.
« S’il dit de bonnes choses de moi, je vais dire de bonnes choses de lui », a déclaré Donald Trump. « Il est certain que dans ce système, il a été un dirigeant, plus que n’a pu l’être notre président », a-t-il ajouté.
Il a y a quelques semaine, Trump a jugé qu’Obama était « le fondateur de l’EI », suscitant une pluie de critiques qui ont semblé le ramener à des discours moins enflammés. Depuis, il a rattrapé Hillary Clinton dans les sondages, la dernière enquête Reuters/Ipsos lui donnant un point d’avance sur la candidate.
Prélude aux débats
Mercredi, Trump a fait mine de vouloir révéler les informations confidentielles qui lui ont été confiées par les responsables américains de la Défense en vue de l’élection. « Il y a une chose qui m’a choqué », a dit Trump. « Ce que j’ai appris, c’est que notre dirigeant, Barack Obama, n’a pas suivi ce que nos experts (…) conseillaient », a-t-il ajouté.
Donald Trump avait plaidé plus tôt pour le renforcement des moyens militaires américains qui sont, selon lui, gages de paix. Le forum a offert un préambule aux débats qui confronteront dès le 26 septembre les deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine, notamment sur les questions de défense.
Hillary Clinton a mis en valeur son expérience, s’estimant « solide comme un roc » et apte à prendre des décisions difficiles face à un Donald Trump jugé capricieux par les démocrates. Interrogé sur sa capacité à endosser la fonction de chef suprême des États-Unis dès janvier, Donald Trump s’est dit prêt « à 100% ».
Esquivant les questions sur ses aptitudes, le milliardaire new-yorkais a rapidement recentré le discours sur les critiques de sa rivale. « Elle est là depuis 30 ans », a-t-il dit. « On a besoin de changement, et vite », a-t-il lancé.
Clinton a dit regretter son vote en tant que sénatrice en faveur de la guerre en Irak, en 2003, ajoutant que son concurrent s’y était à l’époque lui aussi montré favorable. L’homme d’affaires a depuis condamné cette décision et a promis d’éviter tout conflit de longue durée au Moyen-Orient. Concernant l’intervention américaine en Libye en 2011, Hillary Clinton a défendu son action à la tête de la diplomatie américaine.
« Autoriser la poursuite d’une guerre civile en Libye aurait été aussi dangereux et aussi menaçant que ce dont sommes témoins en Syrie », a-t-elle dit.
Donald Trump juge les mesures prises par Clinton en Libye catastrophiques, évoquant notamment la mort en 2012 de l’ambassadeur américain Chris Stevens dans une attaque islamiste à Benghazi. « Elle a commis une erreur terrible en Libye », a-t-il jugé.
« Nous avons rendu le monde plus sûr », a contré Hillary Clinton.