Dans le royaume de Caldaria, seule la force permet de s’imposer. Et c’est justement par l’épée que le joueur, nouvelle pièce sur l’échiquier du pouvoir, régnera éventuellement sur l’univers de Mount and Blade Warband.
Autant le dire tout de suite: Warband, sorti en 2010 pour PC, n’est pas un beau jeu. Ce jeu de rôle d’action se déroulant dans un univers médiéval fictif, mais sans aucun élément fantastique, s’appuie sur l’engin graphique légèrement revampé de Mount and Blade, premier titre de la série développée par TaleWorlds et publiée par Paradox Interactive à partir de 2007. Et même en 2007, justement, l’engin graphique affichait les signes de son âge.
Les personnages sont parfois grossièrement définis, les mouvements sont saccadés… Et même les quelques modifications apportées pour Warband n’y changent pas grand chose. Bref, on ne joue pas au titre pour ses beaux yeux.
Ce que Warband apporte, en fait, est la liberté; bien sûr, la partie commence par la création de notre personnage, avec son histoire, ses forces et ses faiblesses, ainsi que son lieu de départ entre les six factions présentes sur la gigantesque carte. Mais une fois cette étape franchie, le joueur est libre d’accomplir à peu près ce qu’il veut. Joindre l’une des factions pour tenter d’y gagner en réputation, en gloire et en puissance, décider plutôt de piller villes et village pour son bénéfice personnel, venir en aide aux petites gens, devenir un riche marchand en construisant des échoppes et en finançant de lourdes caravanes chargées de produits de luxe… Les possibilités ne sont pas infinies, mais elles sont suffisamment nombreuses pour éviter de tomber dans la routine.
Cette même liberté se répercute également dans les combats. Car combats il y aura, bien entendu. Que ce soit dans les ruelles étroites des villes, sur les remparts de châteaux assiégés, dans des vallées encaissées ou sur de vastes plaines, le joueur et ses hommes de troupe livreront bataille qui à des bandits, qui aux forces ennemies. Et c’est en partie là où le jeu triomphe sur les autres titres offrant un « monde ouvert », puisque la génération semi-aléatoire de terrains fait découvrir un royaume vaste et varié qui forcera notre héros à jouer les tacticiens en commandant son armée, tout en fonçant lui aussi dans la masse, sabre au clair. La guerre comme si vous y étiez, donc, avec les risques que cela comporte.
Cent fois sur le métier…
En plus de son aspect visuel parfois pauvre, Warband a quelques petites faiblesses qui est nécessaire de souligner. D’abord, si le joueur désire s’engager sur la voie de la conquête par les armes et veut éviter de tricher pour largement garnir sa bourse dès le départ, il faudra accumuler les missions répétitives auprès des différents nobles. Aller porter des missives, attaquer des bandits, escorter une caravane, capturer des ennemis en temps de guerre, acheter du bétail pour nourrir les troupes… les objectifs sont variés au départ, mais finissent rapidement par devenir lassantes.
Il y a toutefois quelque chose dans le jeu, quelque chose qui pousse le joueur à y engloutir un nombre incalculable d’heures. Le fait que la communauté ait produit quantité de modifications gratuites y est sans doute pour quelque chose. Mais même la version de base de Warband offre une liberté de choix, une voie vers la puissance et la gloire que le héros peut ou non emprunter, une voie qu’il faudra dégager à coups d’épée, mais une voie tout de même accessible. Et cela est certainement la marque d’un grand jeu.
Grand jeu, certes, mais Warband ne vaut sans doute pas les 20$ actuellement exigés sur Steam pour son achat. Heureusement, le titre est très fréquemment en vente, et vaudra alors certainement ces quelques dollars.
Et pour les amateurs, TaleWorlds travaille activement depuis quelques années à la production de Mount and Blade II: Bannerlords, avec, cette fois, un engin graphique à la hauteur, plus de variété dans les sièges, et quantité d’autres améliorations prometteuses. En attendant, il y a toujours possibilité de conquérir Caldaria, circa 2010.