Parfois, la simplicité est la meilleure des solutions. Particulièrement lorsque vient le temps de concevoir un jeu de société pour toute la famille. Avec Las Vegas, Ravensburger emploie une stratégie pouvant paraître minimaliste, mais qui ouvre la voie à d’intéressantes possibilités.
Comme son nom l’indique, le jeu s’invite dans la « capitale du vice », histoire de s’en mettre plein les poches. Et pour gagner le gros lot, la marche à suivre comporte un nombre étonnamment limité d’étapes. Munis de dés, les joueurs lancent ceux-ci à tour de rôle, en plaçant à chaque fois l’ensemble des dés ayant donné le même résultat sur l’un des six « casinos » représentant les résultats de un à six pouvant être obtenus.
L’idée consiste à s’assurer d’avoir le plus de dés de sa couleur sur le plus grand nombre de pions casino possible, histoire, à la fin de la manche, de récolter les divers valeurs monétaires réparties sur ces casinos.
Le côté stratégique de la chose apparaît nettement lorsque l’on apprend que si le joueur comptant le plus de dés remporte sans surprise le billet valant le plus cher, les autres étant répartis dans l’ordre auprès des autres joueurs ayant eux aussi « misé » sur un casino en particulier, une égalité entraîne l’annulation de la mise. Et comme le nombre de dés (et donc les possibilités de mise) diminue au fur et à mesure que les tours se succèdent, les joueurs doivent effectuer des choix parfois cornéliens pour assurer leurs gains, ou à tout le moins bloquer leurs adversaires.
Las Vegas est conçu pour cinq joueurs, mais les créateurs ont aussi pensé à une solution permettant de rassembler aussi peu que deux joueurs. Les dés d’une couleur tierce servent alors de « dés neutres » permettant d’égaliser ou de surpasser les mises d’autres joueurs, mais pas d’empocher quelque argent que ce soit. Gare, aussi, à ne pas vous retrouver avec uniquement des dés neutres en fin de tour, ce qui augmente grandement les chances d’un ou plusieurs lancers malheureux, et donc les possibilités de se tirer dans le pied.
Avec des composantes en carton (à l’exception des dés, bien sûr) et deux minces manuels en papier glacé (français et anglais), impossible de parler d’un jeu particulièrement robuste ou conçu de façon innovante. Les pièces remplissent néanmoins leur rôle sans aucun problème, et les couleurs claires facilitent la compréhension. Quant aux règles, elles sont relativement faciles à suivre.
L’attrait principal de Las Vegas réside dans sa simplicité: une seule lecture des règles suffit pour les comprendre, et il s’agira alors de laisser parler le hasard et de prendre des décisions stratégiquement viables pour s’assurer de remporter le gros lot!