Les poils, les plumes et les écailles ont une seule et même origine: des pseudo-écailles qui recouvraient le corps d’un ancêtre commun aux dinosaures, aux oiseaux et aux mammifères il y a 320 millions d’années.
Tout a commencé le jour où Michel C. Milinkovitch, biologiste à l’université de Genève, en Suisse, a acheté dans une animalerie un phénomène rare : un lézard australien appelé agame barbu, mais sans aucune écaille. En étudiant son ADN, il a découvert une mutation d’un gène appelé EDA (ectodysplasine-A). Or, c’est ce même gène dont la mutation provoque la calvitie chez les mammifères.
Jusqu’à aujourd’hui, on pensait que les écailles n’avaient aucun lien avec les poils et les plumes. En effet, ces derniers se développent à partir d’ébauches de cellules embryonnaires appelées placodes, que l’on pensait absentes chez les reptiles.
Jusqu’à ce que Milinkovitch et son confrère de l’université d’Helsinki, Nicolas Di-Poï, découvrent ces placodes sur des embryons d’agames barbus, de serpents des blés et de crocodiles du Nil. Mais comment se fait-il que personne ne les ait vues avant lui?
Le docteur Milinkovitch explique que, contrairement aux placodes des oiseaux et des mammifères, qui durent assez longtemps pour pouvoir être observées, celles des reptiles n’apparaissent que durant une douzaine d’heures et dans une zone différente selon l’espèce! Les précédents biologistes avaient dû les manquer d’un cheveu.