Les jeux de stratégie de grande envergure se multiplient et ne se ressemblent pas. Ou pas beaucoup, en fait. Mais avec les sorties rapprochées de Stellaris, au début de mai, puis de Hearts of Iron 4, il y a une semaine, l’éditeur et développeur Paradox Interactive consolide sérieusement sa place comme maître du genre.
De l’espace intersidéral… à la terre boueuse et gorgée de sang des champs de bataille de la Deuxième Guerre mondiale, Hearts of Iron 4 ramène ainsi fermement les joueurs sur le plancher des vaches. Mais ce que le jeu perd en ampleur galactique, il le gagne en profondeur mécanique et en complexité technique.
Car l’histoire est connue: les puissances de l’Axe, Allemagne nazie en tête, vont déclarer la guerre contre la Pologne en septembre 1939, plongeant le monde occidental (et plusieurs autres nations) dans le pire conflit armé de l’Histoire. Ou est-ce vraiment le cas? Le joueur peut prendre le contrôle de l’un des sept principaux acteurs de l’époque (France, Allemagne, Grande-Bretagne, États-Unis, Union soviétique ou Japon), ou encore choisir une autre nation, histoire de tenter de changer l’histoire, voire de réécrire le scénario.
Envie de diriger une Amérique communiste ou fasciste et de conquérir le Canada, la Grande-Bretagne ou mettre à genoux Staline? Ou pourquoi ne pas déchaîner toute la puissance de l’Empire japonais et étendre l’influence de Tokyo jusqu’à Téhéran? Le jeu permet en effet une impressionnante latitude, surtout si l’on choisit d’éviter les tendances « historiques » préconisant l’entrée en guerre des Alliés contre l’Axe quelque part autour de la fin de l’été 1939.
En tant que dirigeant omnipotent, le joueur devra s’occuper de la tactique, certes, mais aussi de chaque composante de la machine militaro-industrielle essentielle pour triompher. Usines civiles, industries militaires, extraction de ressources naturelles, recrutement des hommes, fabrication de pièces d’équipement, de chars, d’avions, de navires… Sans oublier la nécessité de s’occuper des stations radar, de la recherche scientifique, de la gestion gouvernementale, de l’entretien et du développement des infrastructures.
Paradox étant Paradox, le jeu lance le joueur dans le feu de l’action sans véritablement l’accompagner dans ses décisions. Stellaris dispose d’un tutoriel relativement complet, mais puisqu’il s’agit de la quatrième déclinaison de Hearts of Iron, nul doute que les développeurs tiennent pour acquis que les joueurs savent ce qu’ils font. Pour les autres, il y a un semblant de prise en main assisté. Et pour le reste? Hop, on conseille d’aller lire des conseils en ligne et de regarder des vidéos sur Internet.
Pas question de trouver un manuel écrit par le studio, par ailleurs. « Nous avons constaté qu’un manuel est rapidement dépassé; voilà pourquoi nous n’en avons pas écrit », mentionnent les développeurs sur le web.
Stratégie contre ambiance
Hearts of Iron IV est définitivement destiné aux puristes des jeux de stratégie. Prévoir des plans d’attaque, recruter des troupes, manigancer en coulisses pour fomenter des coups d’État, lancer des assauts… là où Stellaris offre une multitude petits événements formant une trame narrative bigarrée et étrangement prenante, Hearts of Iron IV n’existe que pour la guerre.
Pourtant, cette formule fonctionne. Un peu trop bien, d’ailleurs. On se retrouve à rester accrocher pendant des heures à planifier les efforts industriels et politiques nécessaires à développer une machine de guerre impossible à arrêter. Et ce en tenant compte des impératifs historiques.
La courbe d’apprentissage du jeu est particulièrement abrupte. Mais en acceptant de consacrer quelques heures à maîtriser les concepts de base, on constatera rapidement qu’Hearts of Iron IV vient combler un besoin impératif pour les amateurs de stratégie.
Connaissant Paradox, il faut également s’attendre à quantité de contenus supplémentaires. Dans son état actuel, le jeu vaut le prix exigé, mais les passionnés au budget plus réduit peuvent également attendre la sortie d’une « édition intégrale » ou d’un ensemble incluant des DLC.
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