Deux nouvelles espèces de dinosaure à cornes ont été découvertes aux États-Unis, dont l’une par un amateur qui explorait la propriété qu’il venait d’acquérir.
Les deux découvertes font l’objet d’une publication mercredi dans la revue américaine PLOS One.
Ce dernier dinosaure été surnommé Judith du nom de la formation géologique « Judith River » dans le Montana où il a été trouvé par hasard en 2005 par Bill Shipp, un physicien nucléaire, chasseur amateur de fossiles.
Judith a été achetée en 2015 par le Musée national canadien de la Nature.
« J’étais loin d’imaginer que la première fois que j’irais à la chasse aux fossiles je tomberais sur une nouvelle espèce », a expliqué le physicien.
Datant de 76 millions d’années, ce dinosaure herbivore de cinq mètres de long qui pesait jusqu’à quatre tonnes, dont le nom scientifique est Spiclypeus shipporum, appartient à la famille des Chasmosaurine qui compte le célèbre Tricératops.
Tout comme ce dernier, le Spiclypeus shipporum avait des cornes et une collerette osseuse protégeant son cou. Mais ce qui le distingue ce sont ses deux cornes juste au-dessus des yeux qui étaient orientées vers les côtés ainsi que la disposition particulière des pointes de sa collerette.
Les chercheurs ont également mis au jour une collection d’ossements fossilisés dont des parties du crâne, des pattes, des hanches et de la colonne vertébrale. Certains de ces os montraient des signes d’arthrite avancée et d’infection laissant penser que l’animal devait souffrir. Les scientifiques ont également estimé qu’il devait avoir au moins dix ans au moment de sa mort.
Le deuxième nouveau dinosaure découvert cette fois en Utah était doté de quatre cornes et vivait il y a 77 millions d’années. Il a été mis au jour dans le parc national du Grand Staircase-Escalante National Monument.
Ce dinosaure herbivore qui devait mesurer de six à huit mètres de long et peser de une à deux tonnes, a été baptisé « Machairoceratops cronusi ».
Ces chercheurs soulignent qu’il est rare de trouver des fossiles de cette famille de dinosaures dans cette région des Etats-Unis. Ils sont le plus souvent découverts en Alaska, dans le Montana, ou dans les provinces canadiennes de l’Alberta ou de la Saskatchewan.
« Même dans des endroits comme le nord-ouest américain, où un travail important de fouilles a été effectué ces 150 dernières années, on trouve encore de nouvelles espèces inconnues de la science », relève Patrick O’Connor, professeur à l’Université d’Ohio, co-auteur de cette découverte. Ce dinosaure évoluait dans une partie de l’Amérique du Nord appelée Laramidie, qui se situait à l’ouest d’une mer qui divisait en deux le continent nord-américain.
Le crâne fossilisé de ce dinosaure trouvé dans le sud de ce qui était alors la Laramidie, est différent de ceux des autres dinosaures de la même famille trouvé dans le nord.
Cela suggère qu’ils vivaient dans deux régions séparées et formaient deux sous-groupes qui ont connu des évolutions différentes, expliquent ces paléontologues.
Les dinosaures de ce groupe, appelés Centrosaurine ceratopsids, avaient des cornes, des becs et des carapaces pour protéger leur cou.
« Le Machairoceratops est unique parmi les Centrosaurines car il possédait également deux grandes cornes recourbées vers le bas situées derrière la tête et qui faisaient partie de la carapace osseuse protectrice de son cou », précise Erik Lund, un scientifique de l’Université d’Ohio, le principal auteur de cette découverte.