Les papilles gustatives des Québécois se sont raffinées depuis une trentaine d’années grâce à l’essor des microbrasseries. Carl Péloquin a pris part à cet engouement en ouvrant deux épiceries fines à Montréal.
Au 1451 rue Saint-Zotique Est, sous l’enseigne Veux-tu une bière?, deux rangées de grignotines et de produits alimentaires longent le long réfrigérateur qui contient une grande variété de bières québécoises. Carl Péloquin et son associé ont ouvert ce second point de vente dans le quartier Rosemont à la mi-décembre. Puis, ils vont célébrer le sixième anniversaire de leur premier commerce dans le quartier Villeray au mois d’août.
Tout a commencé quand le cousin de l’associé leur a montré comment brasser de la bière maison. Choisir ses ingrédients et rebrasser jusqu’à satisfaction, un processus auquel s’ajoute la créativité puisque le champ des possibles avec la bière est assez vaste. Cette chimie a donné la piqûre aux deux amis d’enfance pour ouvrir leur épicerie fine – alors que plusieurs commerçants ont diversifié leur offre de bières au goût – ils ont vu dans la vente de bières et de grignotines un savoureux mélange et un défi d’affaire réaliste.
« Le « hype » part des États-Unis et finit au Québec », m’explique Carl Péloquin lorsque j’aborde le phénomène dans l’État du Vermont. La IPA et la Pale Ale de type américaine, ainsi que la famille des Sour proviennent des États-Unis. La vague s’est également répandue en Ontario où on trouve des brasseurs dévoués qui ont développé des produits originaux.
« Au Québec, c’est exponentiel. Il y a une nouvelle microbrasserie qui ouvre tous les mois », affirme-t-il. Par microbrasserie, il entend les établissements qui brassent pour embouteiller et les pubs, qui brassent et qui servent de la bière. Plus les gens entendent parler des bières de qualité, plus le marché se développe et plus les produits deviennent compétitifs. Les microbrasseries empiètent sur les parts de marché des grandes brasseries.
Les grandes marques omniprésentes jadis dans les bars et les événements, optent désormais pour l’achat de microbrasseries ou pour la fabrication de nouvelles recettes. « Ça reste du grand public, il n’y a rien d’osé dans la composition du produit », me confie-t-il. Les grandes brasseries continuent de miser sur le marketing pour rejoindre l’ensemble des consommateurs.
Bouteilles vides
L’unique problème qu’il rencontre en faisant affaire avec les microbrasseurs, c’est le retour de bouteille vide. Le contenant éclectique de la bière artisanale fait partie de son image de marque et le design varie d’une microbrasserie à l’autre. Alors, il passe beaucoup de temps à trier les bouteilles consignées. On voudrait trouver une « structure logique » pour compléter le cycle.
Au moment de l’année où on redécouvre les espaces verts et que le balcon vient compléter la demie de notre appartement, il m’a suggéré: la PILŽ de la coop de solidarité brassicole Mabrasserie de Montréal et La Magie Blanche de la Microbrasserie L’Esprit de clocher de la région de Québec.