À peine la note de passage: voilà ce que se mérite le Québec en matière de protection de l’environnement et de performance éco-énergétique dans le plus récent bilan du genre dressé par le Conference Board of Canada. Le document, publié à la veille du Jour de la Terre, accorde la note « C » à la province.
Ce bilan mesure la performance environnementale du Canada en la comparant à celle des provinces et de 15 pays semblables. Le Québec obtient la 15e place parmi les 26 pays et provinces de comparaison. Quant à lui, le Canada dans son ensemble arrive 14e sur les 16 pays du classement, mentionne le Conference Board par voie de communiqué.
« Le Québec, il est vrai, devance le Canada dans son ensemble et toutes les provinces, sauf l’Ontario, mais il se classe encore derrière la plupart des pays de comparaison », affirme Louis Thériault, vice-président, Politiques publiques. « La province a beaucoup de progrès à faire en matière de performance environnementale, particulièrement en ce qui concerne la pollution atmosphérique. Ces résultats déconcertants montrent que le Québec et le Canada doivent favoriser une consommation plus durable. Protéger l’environnement contre des dommages n’est pas un enjeu du futur, mais un défi qu’il faut relever dès aujourd’hui. »
Le Québec obtient cependant plusieurs bonnes notes: un A+, d’abord, pour sa production d’électricité à faibles émissions – en raison de la production hydroélectrique – et un A pour ses émissions d’oxyde de soufre et de gaz à effet de serre. En ce qui concerne l’intensité énergétique, toutefois, la province se mérite sa plus mauvaise note, un D-.
Neuf indicateurs ont été utilisés pour évaluer la performance environnementale du Canada, des provinces et des 15 pays comparables. Ceux-ci sont répartis dans quatre grandes catégories: la pollution de l’air, les déchets, la gestion de l’eau douce et les changements climatiques.
Le Québec affiche une performance par habitant inégale en ce qui a trait aux quatre indicateurs de la qualité de l’air. En effet, il reçoit un « A » pour ses émissions d’oxydes de soufre (SOx) et un « B » pour celles d’oxydes d’azote (NOx), mais il doit se contenter d’un « D− » pour ses émissions de matières particulaires (PM10) et d’un « C » pour celles de composés organiques volatils (VOCs), mentionne le Conference Board.
Au chapitre de la production de déchets, le Québec, qui produit 749 kilogrammes de déchets par habitant, se voit attribuer un « C ». La province la mieux classée, la Nouvelle-Écosse, génère la moitié de cette quantité de déchets, soit moins de 400 kg par habitant.
En ce qui a trait au traitement des eaux usées, la province se mérite aussi un « B », du fait qu’elle offre au moins un traitement primaire des eaux usées à 86 % de sa population. Ce taux est comparable à ceux enregistrés en Suède et en Irlande, poursuit la note d’information.
En outre, le Québec est la seule province canadienne à tirer son épingle du jeu au classement international lorsqu’il est question des émissions de gaz à effet de serre, où elle occupe la 7e place dans la liste et reçoit la note A pour ses 10 tonnes d’équivalent en CO2 produites par habitant. Ce taux d’émission est comparable à celui du Danemark, de la Norvège, ou encore de la Belgique.
Finalement, le Québec affiche l’une des plus hautes intensités énergétiques des pays et provinces comparés, si bien qu’il écope d’un « D− » pour cet indicateur, à l’instar de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de l’Alberta, du Manitoba et de la Saskatchewan, conclut la note d’information du Conference Board.