Les explosions survenues mardi matin à Bruxelles, à l’aéroport international et dans une station de métro, ont fait au moins 21 morts, selon un bilan provisoire peu avant 11h00 (5h, heure de Montréal), a annoncé un porte-parole des pompiers de la capitale belge à l’AFP.
Il y a « 11 morts » à l’aéroport de Zaventem et également « une dizaine » à la station Maalbeek dans le quartier européen « où il y a eu une très grosse explosion dans le métro », a dit M. Pierre Meys. « La plupart des blessés ont déjà été évacués, la situation est assez chaotique ».
« À Zaventem, des faux plafonds sont tombés, il y a des gravats (…) il se peut qu’on trouve d’autres victimes », a ajouté ce porte-parole.
Selon le parquet fédéral belge cité par la chaîne publique RTBF, il y aurait au moins 13 morts et 35 blessé à l’aéroport de Zaventem où au moins deux explosions ont eu lieu vers 07H00 GMT.
Ces explosions interviennent quatre jours après la capture spectaculaire de Salah Abdeslam, un Français d’origine marocaine, seul survivant du commando auteur des attentats jihadistes du 13 novembre à Paris (130 morts), à Molenbeek, une commune bruxelloise.
Des tirs auraient d’abord été entendus dans le hall des départs de l’aéroport international de Bruxelles, avant qu’une personne ne lance des cris en arabe et que deux explosions retentissent, ont indiqué plusieurs témoins sur place cités par l’agence de presse Belga.
Panique
Selon un autre témoin rencontré par l’AFP, les deux explosions survenues à l’aéroport ont déclenché « une panique générale à tous les niveaux », « beaucoup de personnes ont perdu des jambes ».
« Un monsieur a crié en arabe. Il a crié quelques mots et j’ai entendu une grosse déflagration », a témoigné auprès de l’AFP un employé de la sécurité des bagages de l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, Alphonse Lyoura, qui était à cinq mètres de l’explosion.
« J’ai aidé au moins six-sept blessés. On a sorti cinq corps qui ne bougeaient plus », a-t-il précisé.
« C’était la panique générale. Je me suis caché j’ai attendu cinq, six minutes, des personnes sont venues vers moi pour que j’aille les sauver », a ajouté M. Lyoura, qui avait encore du sang sur les mains.
Selon lui, il n’y a eu « même pas deux minutes entre les deux » déflagrations. Ce fut la « panique générale à tous les niveaux », a-t-il poursuivi, évoquant de nombreuses personnes blessées au niveau des jambes et des pieds.
« Beaucoup ont perdu des jambes… Vraiment c’est l’horreur, la Belgique ne mérite pas ça », a témoigné cet employé de l’aéroport, travaillant à la sécurité des bagages pour les vols en partance pour l’Afrique, en éclatant en sanglots.
« Ça me fait pitié, il y avait un monsieur qui avait perdu ses deux jambes, un policier qui avait la jambe totalement broyée », a-t-il assuré.
Sécurité renforcée
La surveillance a été « renforcée » et des « mesures de sécurité supplémentaires » ont été prises dans les centrales nucléaires de Belgique, a indiqué mardi l’agence de presse belge Belga après les attentats dans le métro et l’aéroport international de Bruxelles.
« Les véhicules sont contrôlés, la police et l’armée sont sur place », a précisé Belga. La Belgique compte deux centrales nucléaires équipées de sept réacteurs.
À la suite des attaques de Bruxelles, la sécurité a été renforcée autour des institutions européennes à Strasbourg, a-t-on appris mardi auprès de la préfecture du Bas-Rhin.
Ce renforcement concerne le dispositif policier et militaire autour des institutions européennes, a précisé une porte-parole de la préfecture.
Strasbourg abrite le siège du Parlement européen, même si les eurodéputés n’y siègent que quatre jours par mois en moyenne, l’essentiel de leur travail ayant lieu à Bruxelles.
La capitale alsacienne accueille également depuis 1949 le Conseil de l’Europe, une organisation paneuropéenne de 47 États membres, et son bras juridique la Cour européenne des droits de l’Homme, qui veille au respect de la convention européenne des droits de l’Homme.
Les détails du dispositif n’ont pas été communiqués pour des raisons de sécurité.
La capitale alsacienne, où vit une importante communauté juive, faisait déjà l’objet d’un dispositif de sécurité conséquent dans le cadre de la mission Sentinelle de surveillance des sites sensibles mise en place depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.
La police britannique a par ailleurs renforcé sa présence « dans les endroits névralgiques » du pays, « dont les transports, pour protéger la population », a déclaré mardi le chef de la section antiterroriste de la police britannique, Mark Rowley.
« À Londres, la Metropolitan Police a mobilisé des agents supplémentaires, qui effectueront des patrouilles très visibles à des endroits névralgiques de la capitale, y compris dans le réseau de transport », a-t-il ajouté.
Guerre
« Nous sommes en guerre », a de nouveau affirmé mardi le premier ministre français Manuel Valls après les attentats de Bruxelles, exprimant sa « solidarité » et sa « compassion » aux victimes et à la Belgique.
« Nous sommes en guerre, nous subissons depuis plusieurs mois en Europe des actes de guerre. Et face à cette guerre, il faut une mobilisation de tous les instants », a déclaré le chef du gouvernement en arrivant à la réunion des députés socialistes à l’Assemblée, après une réunion d’urgence à l’Élysée qui a débouché sur de nouveaux renforcements des mesures de sécurité en France.